Si vous n’avez jamais entendu parler de la Marche des Beurs, vous n’êtes pas seuls : 80% des Français ne s’en souviennent pas.
Suite à une série de crimes racistes et des affrontements entre policiers et jeunes immigrés dans le quartier des Minguettes à Vénissieux (dans la banlieue sud de Lyon), une quarantaine de personnes sont parties de Marseille le 15 octobre 1983 pour une ‘marche pour l’égalité et contre le racisme’. Surnommée la Marche des Beurs, on dit souvent que c’était ‘le mai 68 des immigrés’.
Au début, l’initiative pacifique et revendicative, inspirée de Martin Luther King et de Gandhi, était reçue avec une indifférence polie. Sept semaines plus tard, les marcheurs ont été accueillis à Paris par 100 000 personnes et ont été reçu par le Président de la République de l’époque, François Mitterrand, qui a pris le devant et a accordé aux immigrés la carte de séjour de 10 ans. SOS Racisme est né en 1984, capitalisant sur le mouvement de sympathie né autour de la marche.
Et aujourd’hui ? Pourquoi cette amnésie collective ? J’en sais pas plus que vous. Mais espérons que les nombreuses initiatives de sensibilisation qui sont prévues d’ici le 3 décembre réussiront à graver l’essence de la marche dans la mémoire, non seulement des Français, mais de tous les citoyens du monde.
THE MARCH OF THE ARABS
If you’ve never heard of the March of the Arabs (Beur is French Arab backslang for Arab), you’re not alone: 80% of French people don’t remember it.
Following a series of racist crimes and clashes between police and young immigrants in the Minguettes quarter of Vénissieux (in the southern suburbs of Lyon), around forty people left Marseille on 15 October 1983 for a ‘march for equality and against racism’. Nicknamed the March of the Arabs, it’s often said that it was the immigrants’ equivalent of May 1968.
At the start, the peaceful protest march, inspired by Martin Luther King and Gandhi, was met with polite indifference. Seven weeks later, the marchers were welcomed in Paris by 100,000 people and met with the then President, François Mitterrand, who took the initiative and granted immigrants 10-year residence permits. ‘SOS Racism’ was founded in 1984, capitalising on the sympathy provoked by the march.
What about today? Why this collective amnesia? Your guess is as good as mine. But let’s hope that the numerous awareness-raising events which are expected to take place between now and 3 December will succeed in etching the essence of the march in the memory not only of French people but of people all round the world.