LE BANC CLIMATIQUE

août 23, 2021

C’est le mois d’août et encore une fois le retour des serpents de mer. On nous apprend que la résilience des villes face aux enjeux climatiques a reçu un coup de pouce avec l’arrivée place Jeanne d’Arc dans le 13e arrondissement de Paris du prototype d’un ‘banc climatique’.

S’asseoir sur un banc rafraîchissant quand la température extérieure excède les 25 degrés serait une aubaine pour des citadins stressés par les canicules. Mais comment ça fonctionne?

Un ventilateur puise l’aire à dix mètres sous terre et l’insuffle dans le banc en pierre, qui est creux. L’air sort par tous les orifices, donnant la sensation d’un coussin frais. C’est pareil au système géothermique du puits provençal.

Mais on se demande quel est l’impact environnemental de la construction d’un tel banc? S’éclabousser d’eau à une fontaine Wallace et se désaltérer en même temps serait beaucoup plus écolo.

Un autre inconvénient, c’est le prix, situé actuellement à 19 000 euros. Ça coûterait la peau des fesses aux communes déjà sous la pression budgétaire. Ça douille, n’est-ce pas? Le rapport qualité-prix n’est évidemment pas au centre des préoccupations des dessinateurs. Les gens qui savent exploiter notre situation désespérée en ce qui concerne le réchauffement de la planète font leurs choux gras.

THE CLIMATE BENCH

It’s August and once again it’s the silly season. It’s reported that the resilience of towns in the face of climate issues has received a boost with the arrival in place Jeanne d’Arc in the thirteenth arrondissement of Paris of a ‘climate bench’ prototype.

To sit down on a refreshing bench when the outside temperature is more than 25 degrees is supposedly a boon for city dwellers stressed by heatwaves. But how does it work?

A fan draws air from ten metres underground and blows it around inside the stone bench, which is hollow. The air comes out of all the openings, giving the sensation of a cool cushion. It’s the same as the geothermal system of a Provencal well.

But you wonder what the environmental impact is of the construction of such a bench? Splashing yourself with water at a Wallace fountain and quenching your thirst at the same time would be much greener.

Another disadvantage is the price, currently set at 19,000 euros. This would cost local authorities, already under budgetary pressures, an arm and a leg. Pricey, isn’t it? Value for money is obviously not in the forefront of the designers’ minds. People who know how to exploit our desperate situation as regards climate change are having a field day.


RAMENER SA FRAISE

juin 21, 2021

C’est la saison des fraises, mais en fait cette expression haute en couleur, qui évoque une vision de barquettes (en carton ou en bois svp, mais pas en plastique) de fraises sucrées et juteuses, n’a pas grand-chose à voir avec les fraises. La fraise est un mot argotique pour la tête, donc on dit qu’une personne ramène sa fraise quand elle intervient dans une discussion qui ne la regarde pas ou sans qu’on lui demande son avis.

Je ne m’excuse pas de ramener ma fraise au sujet de la souveraineté alimentaire car, ces dernières années, la France a perdu 14% de la surface cultivée en légumes. Avec le changement climatique, les maraîchers, les agriculteurs, les viticulteurs font face à beaucoup de difficultés.

Selon Christiane Lambert, présidente de la FNSEA (Fédération Nationale des Syndicats d’Exploitants Agricoles), le premier syndicat agricole français, « La France importe de plus en plus son alimentation : 60 % des fruits et 40% des légumes consommés en France sont importés ». Par exemple, deux tiers des fraises mangées en France sont importées, bien que la France soit productrice par excellence de ce fruit délicieux et que beaucoup de Français plébiscitent l’alimentation de proximité.

Le vieillissement de la profession est encore un enjeu majeur. Beaucoup d’agriculteurs prennent leur retraite, sans trouver des jeunes pour les remplacer. Il faut que le gouvernement soutienne ceux qui sont prêts à prendre le relais et les aide à s’installer.

Le réchauffement de la planète est un problème pour le monde entier. La sécurité alimentaire est primordiale pour n’importe quel pays. Il est donc important de réagriculturaliser la France et de réduire les importations au strict minimum. À propos, il en va de même pour le Royaume-Uni.

RAMENER SA FRAISE

It’s the strawberry season, but actually this colourful expression, which brings to mind visions of punnets (cardboard or wood please, not plastic) of sweet, juicy strawberries, doesn’t have much to do with strawberries. ‘La fraise’ (strawberry) is a slang word for the head, so you talk about someone sticking their strawberry in when they intervene in a discussion which is none of their business or when nobody is asking their opinion.

I make no apology for sticking my oar in with regard to food security as, in recent years, France has lost 14% of its agricultural land devoted to vegetables. With climate change, market gardeners, farmers and wine growers are facing a lot of difficulties.

According to Christiane Lambert, president of the FNSEA (National Federation of Agricultural Trade Unions), the biggest French agricultural trade union, “France imports more and more of its food: 60% of fruit and 40% of vegetables eaten in France are imported. For example, two thirds of strawberries consumed in France are imported, even though France is a producer par excellence of this delicious fruit and a lot of French people are overwhelmingly in support of local food.

The ageing of the profession is also a major issue. A lot of farmers are retiring, without finding young people to replace them. The government must give support to those who are willing to take over and help them to set up.

Global heating is a problem for the whole world. Food security is essential for any country. It’s important therefore to re-agriculturalise France and reduce imports to a strict minimum. By the way, the same goes for the UK.


LE NOUVEAU BEAUJOLAIS NOUVEAU

novembre 25, 2019

Le Beaujolais nouveau, débloqué jeudi dernier comme le demande la tradition, a un nouveau goût.

Il est largement accepté que le Beaujolais, si ce n’est pas exactement du pinard, n’est pas un grand cru. Mais ces dernières années, le goût a changé, principalement à cause du changement climatique.

Les effets néfastes et potentiellement catastrophiques du réchauffement de la planète sont bien connus. Depuis la canicule de 2003, les intempéries sont devenues de plus en plus fréquentes. Selon RTL, un vigneron qui, du temps de son père, avait subi un problème climatique comme du gel ou de la grêle tous les 15 ans, est maintenant touché tous les 2 ans. Il ne faut pas oublier que, en 2019, la grêle a détruit les deux tiers de la récolte dans le sud du Beaujolais. Les sécheresses successives ont aussi tué de nombreux pieds de vigne.

Mais grâce au réchauffement climatique, les raisins d’aujourd’hui ont beaucoup plus de sucre qui masque l’acidité. L’arôme de banane caractéristique des Beaujolais d’autrefois est parti. À sa place, on sent les fruits rouges (framboises, mûres) et les épices.

À consommer avec modération … (l’expression consacrée mise sur les bouteilles pour déconseiller l’abus d’alcool)

THE NEW BEAUJOLAIS NOUVEAU

The Beaujolais nouveau, released last Thursday as tradition demands, has a new flavour.

It’s widely accepted that Beaujolais, if not exactly plonk, isn’t a great wine. But in recent years, the flavour has changed, mainly because of climate change.

The harmful and potentially catastrophic effects of planetary heating are well known. Since the heatwave of 2003, bad weather events have become more and more frequent. According to RTL, a winemaker who, in his father’s time, had suffered a climate problem such as frost or hail once every 15 years, is now affected every other year. We shouldn’t forget that, in 2019, hail destroyed two thirds of the harvest in the south of Beaujolais. Successive droughts have also killed numerous vines.

But thanks to global heating, today’s grapes contain a lot more sugar which masks the acidity. The characteristic banana smell of Beaujolais in the old days has disappeared. In its place, you can smell red fruits (raspberries, blackberries) and spices.

To be drunk in moderation … (the usual expression put on bottles to warn against alcohol abuse).