LES SYNDROMES FRANÇAIS

février 27, 2023

Vous connaissez déjà peut-être le syndrome de Capgras (appelé aussi le syndrome de l’illusion des sosies), un dysfonctionnement cérébral décrit pour la première fois en 1923 par le psychiatre français Joseph Capgras, où le malade croit que ses proches ont été remplacés par des imposteurs qui lui veulent du mal.

Vous avez aussi peut-être entendu parler du syndrome de Stendhal? C’est un trouble psychosomatique décrit par l’écrivain français Stendhal lors de sa visite à la basilique Santa Croce à Florence en 1817 et élaboré par la psychiatre italienne Graziella Magherini en 1989, par lequel une personne est tellement bouleversée par une oeuvre d’art qu’elle souffre de symptômes physiques (comme Antonia lors de sa visite à la Galerie des Offices dans le roman The Importance of Being Seven d’Alexander McCall Smith).

Mais le syndrome de Paris est encore plus bizarre et toute autre chose. Ce sont les touristes japonais qui en souffrent: le décalage énorme entre la ville imaginée (comme elle apparaît dans des films tels que Amélie Poulain) et la réalité les rend incapables de supporter la ville, ses habitants, les détritus, même le son de la langue. La vie devient intolérable, ils doivent abandonner leurs vacances et rentrer au Japon.

Non, ce n’est pas une blague. Heureusement, du point de vue de la ville de Paris, les touristes d’autres pays étrangers ne semblent pas en être touchés et la Ville Lumière reste une des premières attractions touristiques du monde.

FRENCH SYNDROMES

Maybe you already know about Capgras syndrome (also called illusion of doubles syndrome), a brain dysfunction described for the first time in 1923 by the French psychiatrist Joseph Capgras, in which the patient believes that his nearest and dearest have been replaced by impostors who want to harm him.

Perhaps you’ve also heard about Stendhal sydrome? It’s a psychosomatic disorder described by the French writer Stendhal when he visited the Santa Croce basilica in Florence in 1817 and theorized by the Italian psychiatrist Graziella Magherini in 1989, whereby a person is so overcome by a work of art that they suffer physical symptoms (like Antonia when she visited the Uffizi Gallery in Alexander MCCall Smith’s novel ‘The Importance of Being Seven’).

But Paris syndrome is even stranger and something quite different. It’s Japanese tourists who suffer from it: the enormous difference between the city they’d imagined (as it appears in films like Amélie Poulain) and reality renders them incapable of enduring the city, its inhabitants, the litter, even the sound of the language. Life becomes intolerable, they have to abandon their holiday and go home to Japan.

No, it’s not a joke. Luckily, from the point of view of the city of Paris, other foreign tourists don’t seem to be affected by it and the city of light remains one of the world’s biggest tourist attractions.


DIRE AU REVOIR AUX TICKETS DE MÉTRO

octobre 17, 2022

Allez, admettez-le! Vous en avez au moins un, caché quelque part. Dans la poche d’un vieux sac ou d’un vieux portefeuille, dans la poche arrière d’un vieux jean que vous ne portez plus mais que vous ne vous décidez pas à jeter. Ou peut-être utilisé comme marque-page dans votre livre français préféré. Un petit souvenir d’un séjour dans la Ville Lumière qui vous tient toujours à coeur.

Eh bien, gardez-le, car ces tickets appartiendront bientôt au passé. Les distributeurs de tickets seront progressivement supprimés et d’ici 2025, il ne restera que les billets sur smartphone ou carte d’abonnement. Plus de carnets de tickets à partager avec vos proches.

Le premier ticket du métro parisien a été émis le 19 juillet 1900 à l’inauguration de la Ligne 1 qui reliait la porte Maillot à la porte de Vincennes en 30 minutes. À cette époque, les tarifs en “anciens francs” étaient de 15 centimes pour un billet de seconde classe, un aller-retour coûtait 20 centimes et 25 centimes pour la première classe. Ce jour-là, 30 000 billets ont été vendus. De nos jours, il se vend environ 10 millions de tickets par semaine et aujourd’hui un aller simple coûte €1,90.

À propos, y a-t-il des esitériophiles parmi vous? C’est comme ça qu’on appelle quelqu’un qui collectionne les titres de transport. Encore un joli mot, c’est le poinçonneur/la poinçonneuse, celui qui autrefois faisait des petits trous dans les billets. Le Poinçonneur des Lilas enregistré par Serge Gainsbourg en 1958, racontait la vie du poinçonneur, un métier qui est en train de disparaître. Regardez un petit film: https://www.youtube.com/watch?v=7CHHsd46rcc

Lecture complémentaire dans l’archive de Salianne:

SAY GOODBYE TO MÉTRO TICKETS

Come on, admit it! You’ve got at least one tucked away somewhere. In the pocket of an old handbag or wallet, in the back pocket of an old pair of jeans which you don’t wear any more, but can’t bring yourself to throw out. Or perhaps being used as a bookmark in your favourite French book. A little souvenir of a stay in the City of Light which is still important to you.

Well, hang on to it, as these tickets will soon be a thing of the past. Ticket machines will be gradually phased out and by 2025, it’ll be just tickets on smartphones or travelcards. No more books of tickets to share with your nearest and dearest.

The first Paris métro ticket was issued on 19 July 1900 for the inauguration of Line 1 which linked porte Maillot with porte de Vincennes in 30 minutes. At that time, the tariffs in “old francs” were 15 centimes for a second class ticket, a return ticket cost 20 centimes and it was 25 centimes for first class. On that day, 30,000 tickets were sold. Nowadays, it’s around 10 million tickets a week and a single ticket costs €1.90.

By the way, are there any “esitériophiles” out there? That’s the name given to someone who collects public transport tickets. Another lovely word is “le poinçonneur/la poinçonneuse”, the person who used to punch little holes in the tickets. “ Le Poinçonneur des Lilas: (the ticket puncher of the metro station porte des Lilas) recorded by Serge Gainsbourg in 1958, told the story of the life of a ticket puncher, a job which is fast disappearing. Watch a short film: https://www.youtube.com/watch?v=7CHHsd46rcc


PARIS EST BEAU OU BELLE?

novembre 13, 2017

Un article du Figaro du mois d’avril a discuté en détail la question du genre de la ville lumière. C’est une discussion qui pourrait paraître bizarre aux étrangers dont la langue ne souffre pas de cette double personnalité.

Il y a des villes serviables comme Le Vésinet ou La Rochelle qui ne laissent planer aucun doute. Mais la plupart des villes ne nous donnent pas d’indice. Souvent flou à l’écrit qu’ainsi qu’à l’oral, statuer le genre de Paris semble difficile, sinon impossible et confond pas mal de gens. Il n’y a pas de règles et même l’Académie française hésite à se prononcer sur ce casse-tête.

Le chanteur de cabaret Maurice Chevalier chantait Mon vieux Paris et Raymond Queneau, écrivain et cofondateur du mouvement surréaliste Oulipo, a décrit un Paris malade dans son poème Mon beau Paris. Tandis qu’Arno Santamaria a sorti une chanson Paris Ma Belle au profit des victimes des attentats de novembre 2016 à Paris. Vous trouverez sans doute bien d’autres exemples.

Dans certains cas, les noms de villes sont toujours masculins. Quand on parle d’un quartier, comme par exemple le vieux Nice ou quand le nom est précédé de tout, comme le Tout-Paris.

IS PARIS A MASCULINE OR FEMININE CITY?

An article in the Figaro back in April discussed in detail the gender of the city of light. It’s a discussion which may seem strange to foreigners whose language doesn’t suffer from this split personality.

There are some helpful towns such as Le Vésinet or La Rochelle which leave no room for doubt. But most towns don’t give us any clues. Often vague in written texts as well as orally, establishing Paris’ gender seems difficult, if not impossible, and flummoxes quite a few people. There are no rules and even the Académie Française is reluctant to pronounce on this conundrum.

The cabaret singer Maurice Chevalier used to sing about ‘Mon Vieux Paris’ (my old Paris) and Raymond Queneau, writer and co-founder of the surrealist movement Oulipo, described a sick Paris in his poem ‘Mon beau Paris’ (my beautiful Paris). Whereas Arno Santamaria brought out a song called ‘Paris Ma Belle’ in aid of the victims of the November 2016 attacks in Paris. You’ll doubtless find many other examples.

In certain instances, town names are always masculine. When you’re talking about a district, such as ‘le vieux Nice’ or when the name is preceded by ‘tout, as in ‘le Tout-Paris’ (the whole of Paris).