On aurait pu craindre que le confinement dû au coronavirus porterait le coup de grâce à La Clef, le dernier cinéma associatif de Paris dans le Ve arrondissement, près du Jardin des Plantes et de la mosquée de Paris.
Au moment du grand renfermement de mars, le cinéma était squatté par un groupe de cinéphiles, spectateurs, ex-salariés et réalisateurs, car le propriétaire des lieux veut vendre le bâtiment. Soutenus, du moins verbalement, par la mairie de Paris et la mairie du Ve, les occupants illégaux assuraient au moins une séance par jour.
Depuis plusieurs années, ce quartier estudiantin est en train de s’embourgeoiser. Le m2 vaut près de 12 000 euros et les célèbres librairies ferment à la pelle.
Mais La Clef, ultime bastion du cinéma indépendant, est devenue porteur d’espoir. Loin des grandes salles impersonnelles qui puent le popcorn, le collectif a trouvé un moyen radical de conserver le cinéma pendant cette période déroutante et anxiogène: ils projètent des films sur le toit du cinéma.
Cette tentative de garder active la présence du cinéma permet aux riverains de voir un film chaque vendredi depuis chez eux, une intervention mémorable qui doit remonter le moral aux cinéphiles. Espérons que le coronavirus ne sonne pas le glas de l’indépendance innovative et que La Clef ne va pas devoir mettre la clef sous la porte.
UP ON THE ROOF
You might have feared that the lockdown due to coronavirus would finish off La Clef, the last community cinema in Paris’ fifth arrondissement, near the Jardin Des Plantes and the Paris mosque.
At the time of the big shutdown in March, the cinema was being squatted by a group of film lovers, spectators, ex-staff and film directors, as the owner of the premises wants to sell the building. Supported, at least verbally, by the Paris and local authorities, the illegal occupants were putting on at least one screening per day.
For several years now, this student quarter has been becoming gentrified. Real estate is worth nearly 12,000 euros per m2 and the famous bookshops are closing by the dozen.
But La Clef (The Key), the last bastion of independent cinema, has become a beacon of hope. A far cry from the huge impersonal multiplexes stinking of popcorn, the collective has found a radical way of keeping cinema going during this baffling and stressful period: they’re projecting films onto the roof of the cinema.
This attempt to keep the cinema’s presence alive allows the locals to see a film every Friday without leaving their homes, a memorable measure designed to cheer up cinema lovers. Let’s hope that the coronavirus doesn’t sound the death knell for innovative independence and that La Clef isn’t going to have to go out of business.