COÛTER LES YEUX DE LA TÊTE

mai 2, 2022

On attache beaucoup d’importance à la vue et aux yeux. Donc on voit facilement l’origine de l’expression coûter les yeux de la tête. Ceux qui parlent moins bien disent souvent que ça coûte la peau des fesses.

À cette époque d’inflation qui fait rage, on a recours à toute une flopée d’expressions colorées pour exprimer sa situation. Le citoyen lambda souffre financièrement, tout le monde semble être dans la mouise et rouspète contre l’envolée des prix. On dit qu’on a du mal à joindre les deux bouts ou à boucler ses fins de mois. Si on est vraiment dans la dèche, on dit qu’on est fauché, on n’a plus un radis etc.

Le magazine 60 millions de consommateurs (l’équivalent français du magazine anglais Which?) a lancé son ‘Observatoire de l’inflation’. En février 2022, l’association a constaté que le prix de son panier, composé de 31 produits de première nécessité, avait augmenté de 2,44% sur un an. L’essence, l’électricité, les aliments de base (surtout les pâtes et les huiles végétales) sont les plus touchés. Le magazine prévient de l’impact brutal sur les ménages les plus modestes.

Pour certaines personnes, les banques alimentaires sont devenues des planches de salut. Il n’y a aucun doute, aujourd’hui, faire ses courses hebdomadaires, ça douille.

COÛTER LES YEUX DE LA TÊTE (to cost an arm and a leg)

We attach a lot of importance to eyesight and our eyes. So you can easily see the origin of the expression ‘coûter les yeux de la tête’ (to cost an arm and a leg). Less well-spoken people often say ‘coûter la peau des fesses’ (to cost the skin of the buttocks).

At this time when inflation is rampant, people are resorting to a load of colourful expressions to describe their situation. The average citizen has money problems, everyone seems to be broke and is grumbling about the surge in prices. People say they’re having trouble making ends meet or making it to the end of the month. If you’re flat broke, you say you are ‘fauché’, you haven’t got a radish etc.

The magazine 60 millions de consommateurs (the French equivalent of the English magazine ‘Which?’) launched its ‘Inflation Watchdog’. In February 2022, the association recorded that the price of its basket, made up of 31 basic products, had increased by 2.44% in a year. Petrol, electricity, basic foodstuffs (especially pasta and vegetable oil) are the most affected. The magazine is warning of the drastic impact on low income households.

For some people, food banks have become a lifeline. There’s no doubt about it, doing your weekly shop these days costs a fortune.


LES CHOUX

juin 1, 2020

Suite à la pandémie Covid-19, un nombre non négligeable de citadins adeptes du télétravail ont exprimé leur désir d’aller planter leurs choux, pour ainsi dire. Est-ce un tournant dans l’évolution de la société qui va inverser l’exode rural que l’on a connu ces cinquante dernières années?

Cette expression “aller planter ses choux”, qui signifie prendre sa retraite à la campagne. m’a rappelé que les choux figurent dans pas mal d’expressions françaises. En voici une sélection qui pourrait vous intéresser:

Si on fait chou blanc, on ne trouve pas ce qu’on cherche, on manque sa cible. on rentre bredouille, comme on dit.

Encore un négatif: si on est dans les choux, on est dans une mauvaise situation, dans le pétrin quoi.

Dans leurs feuilles de chou – la presse tabloïde – les journalistes font leurs choux gras au sujet des supposés tire-au-flanc qui ne veulent pas rentrer au travail par ce temps merveilleux.

On dit que les malheureux qui ont de grandes oreilles décollées ont des oreilles en feuille de chou, qui correspond à l’expression anglaise.

Peut-être vous connaissez d’autres expressions qui se rapportent aux crucifères?

CABBAGES

Following the Covid-19 pandemic, a not insignificant number of townies, enthusiastic about working from home, have expressed a desire to go and plant cabbages, so to speak. Is this a turning point in the development of society which will reverse the rural exodus which we’ve seen over the last fifty years?

This expression “aller planter ses choux”, which means to retire to the country, reminded me that cabbages feature in quite a lot of French expressions. Here’s a selection which might interest you:

If you “faire chou blanc”, you can’t find what you’re looking, draw a blank, come home empty-handed, as they say.

Another negative: if you’re “dans les choux” – in the cabbages – you’re in a bad situation, in a really tight spot.

In their “feuilles de chou” – the tabloid press – journalists are having a field day (faire leurs choux gras) writing about supposed skivers who don’t want to go back to work in this marvellous weather.

People who have large sticking out ears are said to have cabbage ears which corresponds to the English cauliflower ears.

Maybe you know some other expressions which refer to brassicas?


PRENDRE LE TRAIN 11

mai 1, 2020

Si quelqu’un vous dit “Je vais prendre le train 11”, ça ne veut pas forcément dire qu’il va à la gare ferroviaire. En fait, cette expression veut dire que la personne va se déplacer à pied, car le numéro 11 ressemble à deux jambes. L’équivalent en anglais pourrait être “I’m going by Shanks’ pony”.

Les jambes elles-mêmes figurent en profusion dans la langue vernaculaire. Par exemple, celui qui vous tient la jambe vous retient avec des discours ennuyeux. Tout le monde connaît quelqu’un comme ça!

Si quelqu’un n’apporte pas le soin qu’une tâche mérite, on dit qu’il la fait par-dessus la jambe. L’expression, qui date du XVIIe siècle, fait référence au jeu de paume (l’ancêtre du tennis) où l’attitude d’un joueur qui lançait la balle par-dessus la jambe était désapprouvée.

Avec tout cet exercice que vous faites sans doute pendant ce confinement, avez-vous retrouvé vos jambes de 20 ans? Non, vous me faites marcher!

Vous direz peut-être que connaître ces expressions, ça me fait une belle jambe. Peut-être bien, mais c’est quand même fascinant, n’est-ce pas?

CATCHING TRAIN 11

If someone says to you “I’m catching train 11”, it doesn’t necessarily mean they’re off to the railway station. Actually, this expression means that the person is going somewhere on foot, as the number 11 looks like two legs. The English equivalent might be “I’m going by Shanks’ pony”.

There’s a profusion of legs themselves in the vernacular. For example, someone who “holds on to your leg” is buttonholing you or bending your ear with something boring. Everybody knows someone like that!

If someone doesn’t give a job the care it deserves, you say that they’re doing it over the top of their leg, i.e. not doing it properly. The expression, which dates from the seventeenth century, refers to “real” tennis (the forerunner of lawn tennis) where it was frowned on if a player threw the ball “over the top of” his leg.

With all this exercise that you’re doubtless doing during the lockdown, are you moving like someone half your age? No, you’re pulling my leg.

You may well say that knowing these expressions will do you a fat lot of good. That’s as may be, but it’s nonetheless fascinating, isn’t it?


EXPRESSION: CE N’EST PAS LA MER À BOIRE

octobre 27, 2015

L’expression

Ce n’est pas la mer à boire

Qu’est-ce que ça signifie? Le problème n’est pas grave

On connaît tous des gens qui font habituellement d’une mouche un éléphant. À la moindre occasion, ils font toute une histoire pour la moindre des choses. Ils se noient dans un verre d’eau.

Mais voilà une bonne expression à employer pour les encourager. L’entreprise n’est pas si difficile qu’ils pensent .

L’expression, qui date du XVIIe siècle, est utilisée au sens positif par Jean de la Fontaine dans sa fable Les deux chiens et l’âne mort. ‘Tout cela, c’est la mer à boire’ en parlant de propositions démesurées.

Aujourd’hui, on l’emploie plutôt sous sa forme négative. Avaler beaucoup d’eau (encore moins la mer) est bien sûr une tâche difficile. Mais pour amadouer votre compagnon à se jouer des difficultés, dites-lui: Dis donc, c’est pas la mer à boire!

Votre bloggeuse va marquer une pause. J’espère vous retrouver dans quelques semaines.

la mer a boire

EXPRESSION: CE N’EST PAS LA MER À BOIRE

The expression

Ce n’est pas la mer à boire

What does it mean?

It’s not that difficult

We all know someone who continually makes a mountain out of a molehill. At the first opportunity, they make a big fuss about the slightest thing.They’re as helpless as babies.

But here’s a good expression you can use to encourage them. The problem is not as difficult as they think.

The expression, which dates from the XVIIth century, is used by Jean de La Fontaine in his fable ‘The two dogs and the dead donkey’. ‘All this, it’s too much’ when talking about outrageous propositions.

These days, it’s really only used in the negative form. Swallowing a lot of water (let alone the sea) is of course a difficult task. But to coax your companion to make light of the difficulties, say to him: Dis donc, c’est pas la mer à boire! (Look, it’s not like drinking the whole sea).

Your blogger is going to take a break. Hope to see you again in a few weeks.


LES IDIOTISMES 1

décembre 11, 2012

On pourrait définir un idiotisme comme une locution particulière à une langue qui porte un sens par son tout et non par chacun des mots qui la composent. Ce sont souvent des expressions métaphoriques, intraduisibles littéralement. Mais c’est en apprenant les idiotismes d’une langue que l’on commence à vraiment la connaître.

Par où commencer ? Si vous calquez ce que vous voulez dire sur l’anglais, ça ne va pas marcher. It’s not going to walk ! Pourtant, un bon point de départ serait peut-être de comparer des idiotismes français et anglais qui se ressemblent mais qui contiennent des différences fondamentales qui les distinguent.

On dit souvent en français comparaison n’est pas raison, mais dans ce cas, une étude des similarités entre les expressions des deux langues peut servir d’aide-mémoire. Je vous cite quelques exemples – vous en trouverez bien d’autres.

En anglais, si on a la voix enrouée, on dit qu’on a une grenouille dans la gorge, mais en français c’est un autre animal qui vous embête. On dit J’ai un chat dans la gorge. Un anglais qui a acheté quelque chose de très cher dirait que ça lui a coûté un bras et une jambe, mais un français dirait Ça m’a coûté les yeux de la tête. Quelle partie du corps vaut plus chère?

Si vous voulez citer d’autres exemples dans vos commentaires, ça serait super !

Idiotismes animaliers (animal phrases referrin...

Idiotismes animaliers (animal phrases referring to humans), by French illustrator Bertall (1820-1882) (Photo credit: Wikipedia)

 

IDIOMS    1

You might define an idiom as a phrase specific to a language which has meaning in its entirety, but not in the individual words which make it up. These are often metaphorical expressions which you can’t translate literally. But it’s by learning the idioms that you begin to really know the language.

Where to start? If you model what you want to say on the English, it’s not going to work. Or it’s not going to walk, as they say in French! And yet, a good starting point is a comparison of French and English idioms which are similar but which contain some basic difference.

In French it’s often said ‘comparison proves nothing’, but in this case, studying the similarities between expressions in the two languages can serve as a reminder. Here are a few examples – you’ll find plenty more.

In English, if you’re a bit hoarse, you say you’ve got a frog in your throat, but in French it’s a different animal that’s bothering you. You say ‘I’ve got a cat in my throat’. An English person who’s bought something very expensive might say that it cost him an arm and a leg, but a French person would say that it cost him his eyes. Which part of the body’s worth more?

If you’d like to quote further examples in comments, that would be great.