NOUS ANTI-GASPI – LES ÉPICERIES QUI VONT DANS LE BON SENS

octobre 18, 2021

Je ne m’excuse pas d’écrire souvent au sujet du changement climatique et des habitudes qui contribuent a l’effet de serre. On s’approche de la COP26 et l’enjeu est grand. On dit que le gaspillage alimentaire est responsable de six fois plus de gaz à effet de serre que l’aviation. Quand on jette des aliments à la poubelle, on gaspille les ressources précieuses consacrées à les cultiver, les emballer et les transporter. Pourrisant à la décharge, ça produit du méthane, gaz à effet de serre encore plus puissant que le dioxyde de carbone.

En France plus de 10 millions de tonnes de nourritures sont jetées chaque année, mais au premier plan de la lutte contre ce gaspillage est la chaîne d’épiceries Nous anti-gaspi. Je dis bien ‘chaîne’, car depuis le rencontre en 2016 de Vincent Justin et Charles Lottman et l’ouverture de leur première épicerie dans la banlieue rennaise en mai 2018, dix-sept autres épiceries ont ouvert.

Le concept: un arc-en-ciel de produits souvent destinés à la poubelle sont pourtant encore propres à la consommation. Petits défauts physiques, anciens emballages, produits dont la date de péremption est proche apportent tous de l’eau à leur moulin.

D’où proviennent ces produits ‘sauvés’ vendus 30% moins chers? De tous les sens: d’agriculteurs locaux, de grossistes, de petites entreprises et même de gros industriels. Et leurs invendus? Ils sont redistribués aux associations locales. Un cercle vertueux qui assure que même les carottes tordues et d’autres légumes moches reçoivent une seconde chance. C’est une solution gagnant-gagnant, et je tire mon chapeau à ces deux jeunes entrepreneurs.

NOUS ANTI-GASPI – GROCERY STORES GOING IN THE RIGHT DIRECTION

I make no apology for often writing about climate change and the habits which contribute to the greenhouse effect. COP26 is getting nearer and the stakes are high. It’s said that food waste is responsible for six times more greenhouse gases than aviation. When food is thrown in the bin, we’re wasting the precious resources it’s taken to grow, package and transport it. Rotting in landfill, this produces methane, a greenhouse gas even more potent than carbon dioxide.

In France more than 10 million tonnes of food are thrown away every year, but in the forefront of the fight against waste is the grocery chain ‘Nous anti-gaspi’ (Us against waste). And I do mean ‘chain’ as, since Vincent Justin and Charles Lottman met in 2016 and opened their first grocery store in the suburbs of Rennes in May 2018, they’ve opened seventeen more stores.

The concept: a rainbow of products which are often thrown in the bin are actually fit for consumption. Small physical flaws, old packaging, products nearing their best-before date are all grist to their mill.

Where do these ‘rescued’ products sold at a 30% discount come from? From right, left and centre: local farmers, wholesalers, small companies and even large manufacturers. And their unsold goods? They are redistributed to local charities. A virtuous circle which ensures that even wonky carrots and other ugly vegetables get a second chance. It’s a win-win solution and I take my hat off to these two young entrepreneurs.


DÉRÈGLEMENT CLIMATIQUE: QUAND IL FAUT PARTIR

septembre 27, 2021

Quand on entend parler des réfugiés climatiques, il y a tendance à penser aux gens qui habitent des pays lointains, surtout dans le tiers monde. Ces personnes anonymes doivent quitter leurs maisons, leurs terres, parfois leurs régions, à cause de la dégradation de leur environnement liée au changement climatique. Que ce soit la hausse du niveau de la mer, la dégradation des sols ou des catastrophes comme les inondations, les sécheresses, les incendies, les ouragans, les glissements de terrain etc. Malheureusement, ce n’est pas de la science-fiction, ce ne sont pas des risques pour un futur lointain, c’est le monde d’aujourd’hui.

Mais saviez-vous que les premiers déplacés climatiques émergent en France? Une émission récente dans la série Interception sur France Inter raconte les histoires de Français déjà victimes de catastrophes, comme par exemple des inondations à Dijon “On se croirait dans un blockbuster Américain” dit un monsieur. Le littoral français devient de plus en plus fragile: 1,5 million de Français sont menacés par la submersion marine.

Quelquefois, il ne s’agit pas d’événements dramatiques, mais simplement de la chaleur insupportable en été. On a interviewé un certain Yves Martin, âgé de 78 ans, qui a dû quitter le Lot-et-Garonne pour s’installer en Bretagne. Il s’identifie comme “un vieil écolo”. Il a pris sa retraite dans le sud-ouest et a fait construire une maison écolo, mais le réchauffement climatique l’a “rattrapé”, parce qu’il souffrait tant des grosses chaleurs. Donc, ses problèmes de santé l’ont poussé à quitter la maison de ses rêves pour s’installer plus au nord dans un endroit où il juge le climat plus raisonnable. “Je suis très inquiet pour les petits enfants” dit-il “C’est un gâchis”.

C’est quand même choquant de se rendre compte que la moitié sud de la France est en train de devenir inhabitable.

CLIMATE CHANGE: WHEN IT’S TIME TO LEAVE

When you hear about climate refugees, there’s a tendancy to think of people who live in faraway countries, especially in the third world. These anonymous pople have to leave their houses, land, sometimes their area, because of the deterioration of their environment due to climate change. Whether its a rise in sea level, soil degradation or disasters like floods, droughts, fires, hurricanes, landslides etc. Unfortunately, this isn’t science fiction, these aren’t risks for a distant future, it’s today’s world.

But did you know that the first climate refugees are emerging in France? A recent programme in the “Interception” series on France Inter tells the stories of French people already victims of disasters like, for example, floods in Dijon. “It felt like we were in an American blockbuster” says one man. The French coast is getting more and fragile: 1.5 million French people are under threat of marine submersion.

Sometimes, it’s not a case of dramatic events, but simply the unbearable summer heat. They interviewed a certain Yves Martin, aged 78, who had to leave the Lot-et-Garonne to move to Brittany. He sees himself as an “old eco warrior”. He retired to the south-west and built an eco-house, but global heating has “caught up with” him because he was suffering so much from the extreme heat. So his health problems drove him to leave his dream house to move further north to a place where he thinks the climate is more manageable. “I’m very worried for the grandchildren” he says “It’s a mess”.

It really is shocking to realise that the southern half of France is in the process of becoming uninhabitable.


LE NOUVEAU BEAUJOLAIS NOUVEAU

novembre 25, 2019

Le Beaujolais nouveau, débloqué jeudi dernier comme le demande la tradition, a un nouveau goût.

Il est largement accepté que le Beaujolais, si ce n’est pas exactement du pinard, n’est pas un grand cru. Mais ces dernières années, le goût a changé, principalement à cause du changement climatique.

Les effets néfastes et potentiellement catastrophiques du réchauffement de la planète sont bien connus. Depuis la canicule de 2003, les intempéries sont devenues de plus en plus fréquentes. Selon RTL, un vigneron qui, du temps de son père, avait subi un problème climatique comme du gel ou de la grêle tous les 15 ans, est maintenant touché tous les 2 ans. Il ne faut pas oublier que, en 2019, la grêle a détruit les deux tiers de la récolte dans le sud du Beaujolais. Les sécheresses successives ont aussi tué de nombreux pieds de vigne.

Mais grâce au réchauffement climatique, les raisins d’aujourd’hui ont beaucoup plus de sucre qui masque l’acidité. L’arôme de banane caractéristique des Beaujolais d’autrefois est parti. À sa place, on sent les fruits rouges (framboises, mûres) et les épices.

À consommer avec modération … (l’expression consacrée mise sur les bouteilles pour déconseiller l’abus d’alcool)

THE NEW BEAUJOLAIS NOUVEAU

The Beaujolais nouveau, released last Thursday as tradition demands, has a new flavour.

It’s widely accepted that Beaujolais, if not exactly plonk, isn’t a great wine. But in recent years, the flavour has changed, mainly because of climate change.

The harmful and potentially catastrophic effects of planetary heating are well known. Since the heatwave of 2003, bad weather events have become more and more frequent. According to RTL, a winemaker who, in his father’s time, had suffered a climate problem such as frost or hail once every 15 years, is now affected every other year. We shouldn’t forget that, in 2019, hail destroyed two thirds of the harvest in the south of Beaujolais. Successive droughts have also killed numerous vines.

But thanks to global heating, today’s grapes contain a lot more sugar which masks the acidity. The characteristic banana smell of Beaujolais in the old days has disappeared. In its place, you can smell red fruits (raspberries, blackberries) and spices.

To be drunk in moderation … (the usual expression put on bottles to warn against alcohol abuse).


LA COP21 ET LE BRANDALISME

décembre 7, 2015

Si votre groupe ou classe de conversation française a décidé d’aborder le sujet de la COP21 et du changement climatique, je vous recommande vivement le dossier du P’tit Libé là-dessus.

Ça fait partie d’une série occasionnelle qui explique des sujets importants aux enfants. Le langage est donc simple et les idées sont exprimées d’une manière facile à comprendre. Un peu simpliste, bien sûr, mais, à moins qu‘on ne soit pas déjà expert, on peut toujours profiter de l’occasion pour apprendre du vocabulaire utile.

Le dossier est divisé en plusieurs sections, comme, par exemple Qu’est-ce que le changement climatique?, Quels sont les effets? et Qu’est-ce que la COP 21?

Entretemps, la capitale française et Le Bourget (où se tient la conférence) ont été visés par une opération de brandalisme.* Les activistes critiquent la prolifération des publicités et des logos de marque dans l’espace public. À l’occasion de la COP21, ils se sont emparés de plus de 600 abris de bus pour exposer des affiches satiriques de plus de 80 artistes de 19 pays, ceci pour dénoncer la «mainmise des multinationales sur les négociations climatiques».

http://www.liberation.fr/apps/2015/11/le-ptit-libe-cop21/#/resources/

*Mot-valise de brand (marque) et vandalism (vandalisme), signalé pour la première fois en 1999 par l’américain Gareth Branwyn dans le magazine Wired.

COP 21 AND BRANDALISM

If your French conversation group or class has decided to tackle the subject of COP21 and climate change, I highly recommend the ‘P’tit Libéfile on this.

It’s part of an occasional series which explains important subjects to children. The language is therefore simple and the ideas are expressed in a way that’s easy to understand. A little simplistic of course, but, unless you’re already an expert, you can take the opportunity to learn some useful vocabulary.

The article is divided into several sections, such as, for example, ‘What is climate change?’, ‘What are its effects?’ and ‘What is COP21?’

Meanwhile, the French capital and Le Bourget (where the conference is being held) have been the target of a brandalism* operation. The activists criticise the proliferation of advertising and big name logos in public spaces. For COP21, they got hold of over 600 bus shelters in order to display satirical posters by over 80 artists from 19 countries, with the aim of denouncing ‘the stranglehold of multinationals on the climate negotiations.’

http://www.liberation.fr/apps/2015/11/le-ptit-libe-cop21/#/

* Combination of ‘brand’ and ‘vandalilsm’, first used in 1999 by the American Gareth Branwyn in the magazine ‘Wired’.


LES DEUX MESSIEURS HULOT

décembre 7, 2012

Les discussions et les discours des participants à la conférence de l’ONU de Doha sur le changement climatique ne tiennent pas vraiment les manchettes. Alors qui mieux que Nicolas Hulot pour être nommé l’envoyé spécial du Président de la République pour la protection de la planète ?

On ne sait pas pendant combien de temps Monsieur Hollande s’est pressé le citron avant de choisir cette célébrité, connu partout en Francophonie en raison de son programme Ushuaïa sur TF1. Mais le florilège des écolos français disponibles et prêts à accepter cette honneur douteux en tant que bénévole n’a pas pu être long.

La mission de Nicolas Hulot est simple : de sensibiliser, d’informer et de mobiliser la communauté internationale sur la crise écologique mondiale et les moyens pour y faire face. Le temps émousse les critiques et on a oublié la plupart de ses détracteurs qui le présentaient comme surmédiatisé et critiquaient son acceptation de l’argent sale de la part des grandes entreprises les plus polluantes.

On dit que c’était le grand-père de Nicolas qui a inspiré le personnage du protagoniste du célèbre film de Jacques Tati sorti en 1953 : Les Vacances de Monsieur Hulot. Certains disent que le petit-fils suit le même chemin : bien intentionné mais maladroit. À la fin du film, les vacanciers repartent sans que rien d’important ne se soit passé. Espérons que Monsieur Hulot junior aura plus d’impact.

www.fondation-nicolas-hulot.org

 

English: Nicolas Hulot at the Fête de l'Humani...

Nicolas Hulot à la fête de l’Humanité 2008 (Photo credit: Wikipedia)

THE TWO MISTER HULOTS

The speeches and discussions of participants at the UN Doha climate conference aren’t exactly hitting the headlines. So who better than Nicolas Hulot to be nominated as the French President’s special envoy for the protection of the planet ?

We don’t know how long Mr Hollande agonised over the choice of this celebrity, known throughout the French-speaking world because of his TF1 programme ‘Ushuaïa’. But the list of the top environmentalists available and ready to accept this dubious honour as a volunteer couldn’t have been a long one.

Hulot’s mission is simple: to raise awareness, inform and mobilise the international community about the worldwide environmental crisis and ways of tackling it. Memory is short and those who criticised him for being over-exposed in the media and for accepting dirty money from the most polluting big businesses are mostly forgotten.

Apparently Nicolas’ grandfather was the inspiration for the main character in Jacques Tati’s famous 1953 film: Mr Hulot’s Holiday. Some say that the grandson is turning out the same way: well meaning but clumsy. At the end of the film, the holidaymakers leave without anything of importance having happened. Let’s hope that Mr Hulot junior will have a bigger impact.

www.fondation-nicolas-hulot.org