LE RETOUR DU MANÈGE ENCHANTÉ

octobre 3, 2022

Saviez-vous que la série télévisée culte Le Manège Enchanté était d’origine française? Vous pourrez bientôt réentendre retentirTournicoti Tournicoton’, la formule magique qu’employait Zébulon pour envoyer la petite fille Margote au pays du Bois-Joli, car une nouvelle série française de 52 épisodes est en production par Method Animation.

Le Manège Enchanté a été créé au début des années soixante par Serge Danot. La première série (en noir et blanc) mélangeait la technique de l’animation avec des marionettes et n’avait que treize épisodes. Danot a fini par en faire 700, qui ont été émis dans une soixantaine de pays.

La version anglaise narrée par Eric Thompson (le père de l’actrice Emma Thompson) était quand même bien différente à l’originale. Thompson trouvait les histoires simplistiques et ennuyeuses. Il a donc baissé le son, gardé les séquences et créé ses propres histoires au fur et à mesure. C’est devenu une série culte, incontournable aussi bien pour les enfants que pour les adultes. À son apogée, il comptait quelque 8 millions de téléspectateurs britanniques.

Les fans de la série ont hâte de rencontrer de nouveau leurs personnages préférés comme le chien Pollux avec son accent anglais prononcé (il faisait ‘Bow-wow-wow’ au lieu de ‘Ouah ouah’) et Flappy, le lapin qui avait toujours sommeil. Pour le retour de la série, toujours destinée aux enfants, les personnages seront modernisés pour coller au jeune public d’aujourd’hui, tout en conservant l’ADN de l’original.

On attend avec impatience les nouvelles aventures de la petite fille Margote, le diable à ressort Zébulon, l’escargot Ambroise et la vache Azalée au pays du Bois-Joli. Y aura-t-il une nouvelle version anglaise? Je regrette, mais je ne suis pas au courant.

THE RETURN OF THE MAGIC ROUNDABOUT

Did you know that the cult TV series ‘The Magic Roundabout’ was originally French? You’ll soon be able to hear the words ‘Tournicoti Tournicoton’ ring out once again, the magic formula that Zébulon (Zebedee) used to send the little girl Margote (Florence) to the land of ‘Bois-Joli’.

The Magic Roundabout’ was created in the early sixties by Serge Danot. The first series (in black and white) combined animation techniques with puppets and only had thirteen episodes. Danot ending up making 700, which were broadcast in around sixty countries.

The English version narrated by Eric Thompson (father of actress Emma Thompson) was nonetheless somewhat different to the original. Thompson found the stories simplistic and dull. So he turned down the sound, kept the footage and created his own stories as he went along. It became a cult series, unmissable for both children and adults. At its height, there were some 8 million British viewers.

Fans of the series can’t wait to meet up with their favourite characters again, like the dog Pollux (Dougal (de Gaulle?) with his pronounced English accent (he used to go ‘Bow-wow-wow’ instead of ‘Ouah ouah’) and the sleepy rabbit Flappy (Dylan). For the relaunch, still aimed at children, the characters will be modernised to appeal to today’s youngsters whilst keeping the DNA of the original.

We’re looking forward to the new adventures of the little girl Margote (Florence), the jack-in-the-box Zébulon (Zebedee – ze baddie?), the snail Ambroise (Brian) and the cow Azalée (Ermintrude) in the land of ‘Bois-Joli’ (Beautiful Wood/laurel). Will there be a new English version? Sorry, but I don’t know.


L’ARLÉSIENNE

avril 25, 2022

Qui c’est, cette Arlésienne dont on entend si souvent parler?

Une Arlésienne est d’abord une habitante de la ville d’Arles en Provence. Van Gogh a peint plusieurs portraits d’une certaine Madame Ginoux, tenancière du Café de la Gare à Arles. Vous pouvez voir cette Arlésienne au Musée d’Orsay à Paris.

Mais l’Arlésienne est aussi le titre d’un conte d’Alphonse Daudet, transformé en opéra par Georges Bizet. En fait, bien qu’elle soit décisive de l’intrigue, l’Arlésienne n’entre jamais en scène. Le casting a dû être bien bizarre !

Une Arlésienne est donc devenue quelque chose ou quelqu’un que l’on attend, mais qui n’arrive jamais. On parle souvent des arlésiennes politiques. De nos jours, des Arlésiennes sont la légalisation de la drogue, le suicide assisté, la retraite à 60 ans et j’en passe. Le Président réélu Emmanuel Macron va sûrement rencontrer encore des Arlésiennes, notamment les gilets jaunes.

Encore une Arlésienne – ou plutôt un Arlésien – est le personnage de Godot dans la célèbre pièce théâtrale de Samuel Beckett En Attendant Godot. Les personnages principaux attendent pendant toute la durée de la pièce l’arrivée d’un certain Godot qui semble leur avoir posé un lapin. Saviez-vous que Beckett a écrit sa tragi-comédie en français en 1948 et que c’est l’auteur lui-même qui l’a traduite en anglais ?

L’ARLÉSIENNE

Who is this Arlésienne we hear so much about ?

An Arlésienne is primarily a female inhabitant of the town of Arles in Provence. Van Gogh painted several portraits of a certain Madame Ginoux, manageress of the Café de la Gare in Arles. You can see this Arlésienne at the Musée d’Orsay in Paris.

But the Arlésienne is also the title of a story by Alphonse Daudet which was made into an opera by Georges Bizet. In fact, although she’s an intrinsic part of the plot, the Arlésienne never comes on stage. The casting session must have been very strange!

An Arlésienne has therefore become something or somebody who you’re expecting, but who never turns up. Political Arlésiennes are often referred to. Nowadays, some Arlésiennes are the legalisation of drugs, assisted suicide, retirement at 60 and more. The re-elected president Emmanuel Macron is sure to meet some more Arlésiennes, notably the ‘gilets jaunes’ (yellow vests).

Another Arlésienne – or rather an Arlésien – is the Godot character in Samuel Beckett’s famous stage play ‘Waiting for Godot’. The main characters spend the entire play waiting for Godot who appears to have stood them up. Did you know that Beckett wrote his tragi-comedy in French in 1948 and it was the author himself who translated it into English?


PÉZENAS, VILLE DE MOLIÈRE

janvier 31, 2022

Si les Anglais aiment prendre Shakespeare comme pôle de référence, pour les Français c’est surtout Molière qui a le mérite d’être leur aimant naturel. En 2022, on fête ses 400 ans, à Paris et naturellement à la Comédie Française, aussi partout en France et dans le monde entier.

Mais c’est à Pézenas, commune de quelque 8 000 habitants située entre Béziers et Montpellier dans le sud de la France, qu’on y va de bon coeur. Les Piscénois sont bien conscients que c’est dans leur petite ville que Jean-Baptiste Poquelin (Molière est un nom de scène) a vraiment appris son art et a puisé l’inspiration pour ses plus célèbres pièces de théâtre. Ils y organisent un programme de plus de 60 événements tout au long de l’année.

Après l’échec de sa troupe l’Illustre Théâtre à Paris, il a parcouru cette région du Midi pendant 13 ans avec un groupe d’amis et sous la protection du prince de Conti. Marcel Pagnol a écrit: « Si Jean-Baptiste Poquelin est né à Paris, Molière est né à Pézenas.» Ce n’est qu’en 1658 qu’il est retourné à Paris où il est devenu la coqueluche du Roi Soleil, Louis XIV, et une véritable star de la cour. Depuis lors il est devenu le dramaturge le plus lu, joué et traduit dans le monde après Shakespeare.

J’espère que mes articles de blog aident chacun d’entre vous à “parler la langue de Molière”. Mais à vrai dire, la langue de Molière n’était pas le français comme on le connaît aujourd’hui: les textes ont été modernisés pour éviter certains libellés et graphies désuets. Molière était déjà mort avant la publication des premiers dictionnaires de la langue française.

PÉZENAS, MOLIÈRE’S TOWN

If the English like to take Shakespeare as their point of reference, for the French it’s usually Molière who has the distinction of being their lodestone. In 2022 his 400th birthday is being celebrated in Paris, at the Comédie Française of course, also all over France and the entire world.

But it’s in Pézenas, a district of some 8,000 inhabitants situated between Béziers and Montpellier in the south of France, that they’re really going to town. The people of Pézenas are well aware that it was in their little town that Jean-Baptiste Poquelin (Molière is a stage name) really learnt his art and found inspiration for his famous plays. They’re organising a programme of over 60 events throughout the year.

After the failure of his troupe ‘ l’Illustre Théâtre’ (the Illustrious Theatre) in Paris, he travelled around this part of the south of France for 13 years with a group of friends and under the auspices of the prince of Conti. Marcel Pagnol wrote “If Jean-Baptiste Poqueline was born in Paris, Molière was born in Pézenas”. It was only in 1658 that he returned to Paris where he became the darling of the Sun King, Louis XIV, and a real star of the court. Since then, he’s become the most read, performed and translated playwright after Shakespeare.

I hope my blog articles are helping all of you to “speak the language of Molière”. But, to tell the truth, the language of Molière isn’t French as we know it today: the texts have been modernised to avoid various outmoded phrases and written forms. Molière was already dead before the publication of the first French dictionaries.


JOSÉPHINE BAKER PANTHÉONISÉE

septembre 13, 2021

Emmanuel Macron a décidé récemment d’honorer Joséphine Baker en la faisant rentrer au Panthéon parce que, selon l’Élysée, elle est “l’incarnation de l’esprit français”.

Née en misère à St Louis en 1905, la chanteuse et danseuse exotique a fait sensation aux Folies Bergère en 1926 avec sa jupe de bananes artificielles. Elle était la première femme noire à jouer dans un grand film muet, La sirène des Tropiques, sorti en 1927.

L’essayiste Laurent Kupferman a recueilli 38 000 signatures sur sa pétition en faveur de la panthéonisation de la grande humaniste Joséphine Baker. “Ce n’est pas une femme qui se paye de mots” dit-il “C’est une femme d’action, une femme courageuse”. Pendant l’Occupation, Joséphine a profité de sa célébrité comme couverture pour se montrer plus maligne que les nazis. Qui oserait fouiller à corps Joséphine Baker?

Figure non seulement de la Résistance, mais aussi de la lutte antiraciste, elle rejoindra les rares femmes déjà inhumées parmi les “grands hommes” de la République: Simone Veil, Geneviève de Gaulle-Anthonioz, Germaine Tillion, Marie Curie et Sophie Berthelot.

Au coeur du Quartier Latin, le Panthéon, monument de style néoclassique, était à l’origine une église, mais depuis la Révolution française, elle abrite les dépouilles de personnages illustres ayant marqué l’histoire de la France. La cérémonie aura lieu le 30 novembre et fera de Joséphine la première femme noire à faire son entrée dans la nécropole laïque.

JOSÉPHINE BAKER HONOURED IN THE PANTHÉON

Emmanuel Macron recently decided to honour Joséphine Baker with a place in the Panthéon because, according to the Élysée, she is “French spirit” incarnate.

Born in poverty in St Louis in 1905, the exotic singer and dancer caused a stir at the Folies Bergère in 1926 with her skirt made of artificial bananas. She was the first black woman to have a role in a major silent film, Siren of the Tropics, which came out in 1927.

The essayist Laurent Kupferman collected 38,000 signatures on his petition in favour of installing the great humanist Joséphine Baker in the Panthéon. “She’s not a woman who’s all talk” he says “She’s a woman of action, a brave woman.During the Occupation, Joséphine used her fame as cover to outwit the nazis. Who would dare strip-search Joséphine Baker?

A figure not only of the Resistance, but also of the anti-racist struggle, she will join the few women already buried among the “great men” of the Republic: Simone Veil, Geneviève de Gaulle-Anthonioz, Germaine Tillion, Marie Curie et Sophie Berthelot.

In the heart of the Latin Quarter, the Panthéon, a neo-classical monument, was originally a church, but since the French Revolution, it has housed the remains of illustrious individuals who have stood out in French history. The ceremony will take place on 30 November and will make Joséphine the first black woman to gain entry to the secular necropolis.


AU BONHEUR DES BOÎTES

août 16, 2021

Yvette Dardenne se décrit comme buxidaferrophile. Difficile à prononcer, non? Cette dame belge de 80 ans collectionne les boîtes en fer-blanc illustrées.

C’est une boîte Côte d’Or des années cinquante qu’elle a reçue de sa tante en 1987 qui l’a enthousiasmé pour ces boîtes en fer-blanc lithographiées. Elle a tout de suite racheté une collection de 166 boîtes d’un ancien collectionneur. Depuis lors, la collection n’a cessé de croître: au cours des années, elle a rassemblé chez elle dans son Moulin du Grand-Hallet plus de 60 000 boîtes.

Madame Dardenne a dû passer pas mal de temps et d’argent à faire les brocantes, à chiner, à fouiner un peu partout. Ce sont de véritables oeuvres d’art ces boîtes qui protégeaient les denrées alimentaires comme le thé, le chocolat, les gâteaux secs, les épices etc. et aussi les médicaments. Le résultat est stupéfiant: que de couleurs, que de mode, que de souvenirs sont représentés sur ces boîtes, un microcosme de la culture du 19e et 20e siècles. On peut même apprendre beaucoup d’histoire par le biais de ces boîtes.

C’est la plus grande collection du monde en son genre et est inscrite au Guinness Book des Records depuis 1992 (quand il n’y avait que 16 542 pièces). Le musée privé est accessible sur demande.

THE DELIGHT OF BOXES

Yvette Dardenne describes herself as a ‘buxidaferrophile’. A mouthful, isn’t it? This 80 year old Belgian woman collects illustrated tin boxes.

It was a Côte d’Or (chocolate) box from the fifties which she got from her aunt in 1987 which filled her with enthusiasm for these lithographed tin boxes. Straightaway she bought a collection of 166 boxes from a former collector. Ever since, the collection has grown continuously: over the years, she’s assembled more than 60,000 boxes at her home the Moulin du Grand-Hallet.

Mrs Dardenne must have spent a lot of time and money going round second-hand markets, hunting for boxes, rummaging all over the place. They’re real works of art these boxes which were used to pack food products such as tea, chocolate, biscuits, spices etc. and also medicines The result is astounding: so many colours, fashions and memories are represented on these boxes, a microcosm of nineteenth and twentieth century culture. You can even learn a lot of history by means of these boxes.

It’s the biggest collection of its type in the world and has been listed in the Guinness Book of Records since 1992 (when there were only 16,542 items). The private museum can be visited by arrangement.