Ça veut dire quoi, cette drôle d’expression, difficile à traduire en anglais?
Le terme est apparu pour la première fois en 1863 dans le quotidien populaire Le Petit Journal. C’est un terme médiatique pour un reportage, à l’origine dans un journal, mais de nos jours aussi à la télé, qui concerne un événement considéré comme peu important. C’est la rubrique réservée pour les sujets inclassables traditionnels de politique, société, économie, culture, sport etc. On y trouve beaucoup d’événements tragiques, comme par exemple des meurtres, des disparitions, des viols, des accidents, des vols, mais aussi assez souvent des bizarreries amusantes.
Certains disent que les faits divers sont un moyen journalistique de détourner l’attention des lecteurs ou des téléspectateurs de ce qui compte vraiment et que les médias accordent une trop grande importance aux “chiens écrasés” simplement pour attirer de nouveaux lecteurs.
Mais on constate aussi que les soi-disant faits divers deviennent de plus en plus importants dans le cadre de la société en général. Prenons l’exemple du meurtre de George Floyd par un policier aux États-Unis qui a déclenché tout un mouvement et dont l’ampleur ne cesse de s’accroître.
On dit aussi que les faits divers sont un reflet de notre société. Un coup d’oeil rapide sur le site Web du journal français lenouveaudétective.com confirme l’analyse de Roland Barthes dans un essai en 1966 que le fait divers “renvoie à l’homme … à son aliénation, à ses fantasmes, à ses rêves, à ses peurs”. Les journalistes nomment souvent les faits divers“la poubelle de l’information”. Ont-ils raison?
Pour vous égayer un peu à la fin de cet article plutôt sérieux, voici un fait divers qui m’a amusé. Un Américain, Larry Rutman, s’est poursuivi lui-même en justice après un accident de boomerang et il a gagné. Il jouait avec cette arme qui l’a frappé à la tête causant des dommages durables à sa mémoire. Ses assurances ont dû payer 300 000$ de dommages et intérêts car sa police le protégeait dans le cas où il blesserait quelqu’un!

HUMAN INTEREST STORIES
What does it mean, this funny expression, which is difficult to translate into English?
The term first appeared in 1863 in the popular daily “Le Petit Journal” (The Little Newspaper). It’s a media term for a report, originally in a newspaper, but these days also on TV, which covers an event considered of little importance. It’s the column dedicated to the subjects which can’t be classified in the traditional sections such as politics, society, economy, culture, sport etc. You find lots of tragic events there, such as for example murders, disappearances, rapes, accidents, robberies, but also quite often amusing strange happenings.
Some people say that human interest stories are a journalistic device to divert readers’ or viewers’ attention from what really matters and the media give too much space to “run over dogs” just to increase their readership.
But you also notice that the so-called human interest stories are becoming more and more important in connection with society in general. Let’s take the example of the murder of George Floyd by a policeman in the USA which sparked a whole movement and the importance of which continues to increase.
It’s also said that human interest stories are a reflection of our society. A quick glance at the website of the French newspaper lenouveaudétective.com confirms Roland Barthes’ analysis in an essay in 1966 that ‘le fait divers’ “reflects mankind … his alienation, his fantasies, his dreams, his fears”. Journalists often call human interest stories “the dustbin of news”. Are they right?
To cheer you up a bit at the end of this rather serious article, here’s a human interest story which amused me. An American, Larry Rutman, sued himself after a boomerang accident and won. He was playing with this weapon which hit him on the head, causing lasting memory problems. His insurance company had to pay 300,000$ damages as his policy covered him in case of injury to someone!