LE VENDÉE GLOBE

novembre 30, 2020

C’est la plus grande course à la voile autour du monde, en solitaire, sans escale et sans assistance. La première édition date de 1989. Treize marins sont partis du port des Sables d’Olonne en Vendée, ils n’étaient que sept à compléter le voyage. En 2020, les marins intrépides ont compté 33.

Le parcours, surnommé l’Everest des mers, a lieu tous les 4 ans pour une seule catégorie de bateaux: des voiliers monocoques puissants de 60 pieds, capables de dépasser les 30 noeuds au portant. Un seul marin, Michel Desjoyaux, a réussi à gagner deux fois (en 2001 et 2009).

Cette neuvième édition est partie le 8 novembre 2020. 74 jours à la louche pour effectuer un périple de 44 996 kilomètres théoriques. En réalité, les concurrents peuvent parcourir jusqu’à 52 000 kilomètres. Parmi les partants cette année sont six femmes, dont deux françaises Clarisse Crémer et Alexia Barrier.

Contrairement à nous autres, confinés par nos gouvernements, ces skippers ont choisi l’isolation pendant plus de dix semaines. Même si on n’est pas amateur de la voile, on ne peut pas s’empêcher de se passionner pour ces actes de bravoure remarquables. Des études montrent que le public français se passionne plus pour le Vendée Globe que pour le Tour de France cycliste. Qui va remporter le trophée cette fois? Il faut attendre jusqu’à janvier 2021 pour savoir.

Un instituteur à Rabat au Maroc, Stéphane Bouron, a eu l’idée de génie de développer des cours spécialement adaptés à la course. Ainsi, ses élèves apprennent toute une gamme de matières en étudiant la course: les mathématiques, la géographie, l’histoire, la littérature, les arts plastiques. Pour écouter une courte émission sur France Inter: https://www.franceinter.fr/emissions/l-esprit-d-initiative/l-esprit-d-initiative-19-novembre-2020#xtor=EPR-5-[Meilleur19112020

THE VENDÉE GLOBE

It’s the biggest round the world single-handed non-stop yacht race, with no assistance allowed. It was first staged in 1989. Thirteen sailors left the port of Les Sables d’Olonne in the Vendée, only seven completed the course. In 2020, the intrepid sailors numbered 33.

The journey, nicknamed the Everest of the seas, takes place every 4 years for a single category of boat: single hull 60 foot sailing yachts, capable of doing 30 knots downwind. Only one sailor, Michel Desjoyaux, has managed to win twice (in 2001 and 2009).

This ninth running of the race set off on 8 November 2020. Approximately 74 days to do a voyage of 44,996 kilometres in theory. In reality, the competitors may cover as much as 52,000 kilometres. Amongst the starters this year are six women, including two French women Clarisse Crémer and Alexia Barrier.

Unlike the rest of us, locked down by our governments, these skippers have chosen isolation for more than ten weeks. Even if you’re not a lover of sailing, you can’t help but be fascinated by these acts of derring-do. Studies show that the French public are more interested in the Vendée Globe than the Tour de France cycling race. Who will carry off the trophy this time? We’ll have to wait until January 2021 to find out.

A teacher in Rabat in Morocco, Stéphane Bouron, had the brainwave of developing lessons specially adapted to the race. So, his pupils learn a whole range of subjects by studying the race: maths, geography, history, literature, visual arts. To hear a short broadcast on France Inter: https://www.franceinter.fr/emissions/l-esprit-d-initiative/l-esprit-d-initiative-19-novembre-2020#xtor=EPR-5-[Meilleur19112020


LA MAISON-BLANCHE EN DORDOGNE?

novembre 23, 2020

Entre Périgueux et Brive-La-Gaillarde en Dordogne se trouve un château qui va vous faire un choc si par hasard vous tombez dessus. Il faudra vous pincer, car le Château de Rastignac est le sosie de la résidence présidentielle des États-Unis à Washington.

Ce n’est pas une coïncidence si le château, situé dans la petite commune de La Bachellerie en pleine campagne périgordine, ressemble à s’y méprendre à la Maison-Blanche. Mais les experts ne sont pas d’accord sur lequel des deux est l’originel.

Il paraît qu’en 1789, Thomas Jefferson, alors ambassadeur des États-Unis en France, a visité l’école d’architecture de Bordeaux où il a vu les croquis de Rastignac et s’en serait inspiré pour la Maison- Blanche. Mais certains soutiennent mordicus que c’est le contraire et que les Français ont copié le bâtiment américain.

Avec ses six colonnes et sa rotonde, tous les historiens s’accordent: les deux bâtiments se ressemblent comme deux gouttes d’eau et la ressemblance est trop grande pour n’être que le pur hasard. Espérons que Donald Trump n’essaie pas d’acheter le château français quand il déménagera de la Maison-Blanche.

THE WHITE HOUSE IN THE DORGOGNE?

Between Périgueux and Brive La Gaillarde in the Dordogne there’s a château which will give you a jolt if you stumble upon it by chance. You’ll have to pinch yourself, as the Château de Rastignac is a dead ringer for the United States presidential residence in Washington.

It’s not a coincidence if the château, situated in the little ‘commune’ of La Bachellerie in the heart of the Perigord countryside, looks suspiciously like the White House. But the experts don’t agree as to which one is the original.

Apparently, in 1789, Thomas Jefferson, at that time United States ambassador to France, visited the Bordeaux school of architecture where he saw the plans for Rastignac and is said to have taken inspiration from them. But others stubbornly maintain that it’s the opposite and that the French copied the American building.

With its six columns and its rotunda, all historians are in agreement: the two buildings are as alike as two peas in a pod and the resemblance is too strong to just be chance. Let’s hope Donald Trump doesn’t try to buy the French château when he moves out of the White House.


FRAIS D’ENVOI DES LIVRES PRIS EN CHARGE PAR LE GOUVERNEMENT

novembre 16, 2020

Les librairies indépendantes ont été obligées de fermer pendant ce deuxième confinement. Mais le gouvernement français leur a donné un coup de pouce en annonçant qu’ils allaient prendre en charge les frais d’envoi des livres qu’elles vendent en ligne pendant la durée du confinement.

Les TPE et les PME qui vendent principalement des livres neufs peuvent se faire rembourser de leurs frais, sauf le tarif minimum légal de 0,01 euro. C’est une planche de salut pour ces petites entreprises qui souffrent les problèmes successifs de fermetures dues à la pandémie et la forte concurrence d’Amazon.

Considérés comme commerces “non essentiels” les librairies vivent un véritable calvaire en 2020. Ils militent pour une réouverture rapide, mais entretemps doivent se contenter de ce dispositif bouche-trou. Certaines politiques, dont Roselyne Bachelot, ministre de la Culture et Anne Hidalgo, maire de Paris, appellent aux Français à ne pas acheter leurs livres sur Amazon. Les supermarchés sont actuellement interdits de vendre des livres.

La France a deux fois plus de librairies indépendantes que le Royaume-Uni. Des prix fixes, l’interdiction de pratiques abusives et le concept des villes ou villages du livre soutiennent cette indépendance.

SHIPPING COSTS FOR BOOKS TO BE PAID BY GOVERNMENT

Independent booksellers have been forced to close during this second lockdown. But the French government has given them a bit of help by announcing that they will be responsible for the shipping costs of books they sell on line during the lockdown.

TPEs (very small companies) and PMEs (small to medium-sized companies) who sell mainly new books can have their shipping costs reimbursed, apart from the legal minimum of 0.01 euros. It’s a lifeline for these small companies who are suffering from the double whammy of closures due to the pandemic and strong competition from Amazon.

Deemed to be “non-essential” businesses, bookshops are going through a terrible ordeal in 2020. They’re calling for a rapid re-opening, but in the meantime have to make do with this stopgap provision. Some politicians, including Culture minister Roselyne Bachelot and Paris mayor Anne Hidalgo, are calling on French people not to buy their books on Amazon. Supermarkets are currently banned from selling books.

France has twice as many independent booksellers as the UK. Fixed prices, bans on predatory behaviour and the concept of book towns and villages support this independence.


UN CHOUETTE BOL D’AIR

novembre 9, 2020

Oui, j’ai piqué mon titre d’un chapitre du livre Le petit Nicolas et les copains de Sempé/Goscinny. C’est très rigolo.Vous l’avez peut-être lu et reconnu?

L’automne, c’est vraiment la saison pour prendre un bon bol d’air et de profiter de la beauté des arbres. Chaque année ils se mettent sur leurs trente et un, nous offrant un kaléidoscope de couleurs à couper le souffle: le jaune, le rouge, l’orange et le brun. Un régal pour l’oeil.

C’est le moment de faire de belles promenades à la campagne, en forêt ou même en ville, partout où il y a des arbres. La lumière éclatante du soleil bas dans le ciel rend magiques les paysages. Et pendant ce reconfinement, une petite balade est un des plaisirs qui nous sont encore permis. Marcher est bon pour la santé physique et mentale, donc un bénéfice double.

À propos des couleurs, méfiez-vous de certains adjectifs de couleur français qui sont invariables. Ce sont les adjectifs de couleur dérivés des noms, comme des fruits, des fleurs, des animaux, des métaux et des pierres précieuses. Donc, on parle de jupes (fem.pl.) olive, lavande, saumon, argent ou émeraude, sans accord de genre ou de nombre.

Des exceptions? Malheureusement, il y en a toujours. Châtain, par exemple, est semi-variable! C’est-à-dire qu’en règle générale, châtain s’accorde en nombre mais pas en genre. Ah, les caprices de la langue française …

A LOVELY BREATH OF FRESH AIR

Yes, I pinched my title from a chapter of the book ‘ Le petit Nicolas et les copains’ (Little Nicolas and his friends) by Sempé/Goscinny. It’s very funny. You may have read and recognised it?

Autumn is really the season to get a lovely breath of fresh air and to make the most of the beauty of trees. Every year they dress up to the nines, presenting us with a kaleidoscope of breathtaking colours: yellow, red, orange and brown. A feast for the eyes.

It’s time to go for some lovely walks in the countryside, in the forest or even in the town, wherever there are trees. The brilliant light of the sun low in the sky makes the landscapes magical. And during this second lockdown, a short stroll is one of the pleasures still allowed. Walking is good for your physical and mental health, so there’s a double benefit.

Talking of colours, beware of certain French colour adjectives which are invariable. These are colour adjectives derived from nouns, such as fruits, flowers, animals, metals and gems. So you talk about olive green, lavender, salmon-pink, silver or emerald green skirts (in the plural), but the adjective remains in the masculine singular.

Exceptions? Unfortunately, there’s always some. Chestnut-brown for example is semi-variable! i.e. as a general rule, ‘châtain’ agrees in number, but not in gender. Ah, the vagaries of the French language …


ÊTES-VOUS COLLAPSONAUTE?

novembre 2, 2020

Les sombres prédictions au moment de l’imposition du reconfinement en France sont un sujet inconfortable. Le conseil scientifique français prévoit de nombreux mois avec une situation extrêmement difficile. La coïncidence de l’épidémie de coronavirus avec la crise climatique, la perte de la biodiversité, l’attaque contre la nature et les animaux et le consumérisme rampant contribue à la réflexion qu’on est déjà rentré dans la fin de partie. Est-ce un moment clé dans l’évolution de la société humaine?

Le néologisme collapsologie, a été créé, avec une certaine autodérision, en 2015 par deux Français Pablo Servigne et Raphaël Stevens. Leur livre Comment tout peut s’effondrer a lancé le débat. Depuis lors, malgré l’indifférence de la majorité des gens, l’effondrement de notre civilisation s’est généralisé et n’est plus le domaine d’une minorité de fanatiques.

L’ancien ministre de l’écologie Yves Cochet, auteur du livre Devant l’effondrement – essai de collapsologie, définit le mot : le processus à l’issue duquel les besoins de base ne sont plus satisfaits pour une majorité de la population par des services encadrés par la loi. Ça vous dit quelque chose? Il n’est plus question de prophètes de malheur ou de résignation fataliste, mais le moment de tirer la sonnette d’alarme. Les collapsonautes sont des personnes qui comprennent et vivent avec l’idée d’effondrement.

On n’était pas toujours là – on pourrait disparaître – on pourrait s’adapter. La manière dont on réagit à ces crises multiples aura des effets primordiaux sur les générations à venir. Le choix est le nôtre.

ARE YOU A COLLAPSONAUT?

The grim predictions when the new lockdown was imposed in France are an uncomfortable subject. The French scientific council is anticipating several months of extreme difficulty. The coinciding of the coronavirus epidemic with the climate crisis, the loss of biodiversity, the assault on nature and animals and rampant consumerism contributes to the view that the end game is already on. Is this a key moment in the evolution of human society?

The neologism ‘collapsology’ was thought up, slightly tongue-in-cheek, in 2015 by two Frenchmen Pablo Servigne and Raphaël Stevens. Their book ‘ Comment tout peut s’effondrer’ (How everything can collapse) initiated the debate. Since then, despite most people’s indifference, the collapse of our civilisation has gone mainstream, no longer the domain of a minority of fanatics.

The former environment minister Yves Cochet, author of the book ‘ Devant l’effondrement – essai de collapsologie’ (In the face of collapse – an essay on collapsology), defines the word : the process by which basic needs are no longer being satisfied for a majority of the population by services protected by law. Does this ring a bell? It’s no longer a question of prophets of doom or fatalistic resignation, but the moment to sound the alarm. Collapsonauts are people who understand and are living with the idea of collapse.

We weren’t always here – we might disappear – we might adapt. The way we react to these multiple crises will have primordial effects on future generations. The choice is ours.