EN FACE-À-FACE

août 31, 2020

Après toute la polémique autour du port du voile à l’école, nous voilà face à une nouvelle polémique faciale pour la rentrée 2020: qui doit se couvrir le visage contre la propagation de la Covid-19?

Les grands, les petits, les profs? Recommandé, obligatoire, interdit? Lors des déplacements, dans des lieux où la distanciation sociale est difficile, partout? Suivre l’évolution des règles sanitaires est devenu un vrai défi.

Les profs obligés de porter un masque doivent trouver des moyens de renforcer leur enseignement: le regard, la voix, les gestes. C’est inventer une nouvelle façon de communiquer en classe.

Entretemps, cette polémique autour du port du masque m’a fait réfléchir à la traduction du mot anglais ‘face’, car il existe trois possibilités en français: le visage, la figure et la face. Le visage et la figure semblent être plus ou moins équivalents et s’appliquent surtout à une personne. Par contre, on emploie la face plutôt quand on parle d’un animal, et aussi dans des expressions courantes comme faire face à quelque chose, perdre/sauver la face et en face-à-face.

Mais attention, plusieurs expressions anglaises avec ‘face’ ne se traduisent pas littéralement: par exemple pour ‘to make a face’ on dirait ‘faire une grimace’, pour ‘to keep a straight face’ on dirait ‘garder son sérieux’ et pour ‘to show one’s face’ ‘se montrer’ serait apte. Que diriez-vous de ‘je n’en ai pas le courage’ pour ‘I can’t face it’.

FACE TO FACE

After all the controversy surrounding the wearing of the veil in school, here we are faced with a new facial controversy for the return to school in 2020: who’s supposed to wear a face covering to prevent the spread of Covid-19?

Older children, young children, teachers? Recommended, compulsory, forbidden? When moving around, in places where social distancing is difficult, everywhere? Following the changing safety rules has become a real challenge.

Teachers who have to wear a mask must find ways of reinforcing their teaching: eyes, voices, gestures. It’s inventing a whole new way of communicating in the classroom.

Meanwhile, the controversy about wearing a mask has made me think about the translation of the English word ‘face’, as there are three possibilities in French: le visage, la figure and la face. Le visage and la figure seem to be more or less equivalent and apply particularly to a person. However, la face is used when talking about an animal, and also in common expressions like faire face à qch (to face up to something, cope with something), perdre/sauver la face (to lose or save face) et en face-à-face (face-to-face, one-to-one).

But beware, several English expressions with ‘face’ can’t be translated literally: for example for ‘to make a face’, you’d say ‘faire une grimace’, for ‘to keep a straight face’, you’d say ‘garder son sérieux’ and for ‘to show one’s face’ ‘se montrer’ would be apt. Or how about ‘je n’en ai pas le courage’ for ‘I can’t face it’?


COMMENT FAIRE DE LA PUB POUR UN CIMETIÈRE?

août 24, 2020

Comment s’y prendre pour faire de la publicité pour un cimetière? C’est le problème auquel ont dû se confronter les administrateurs du nouveau cimetière parisien qui a ouvert ses portes en 1804, aujourd’hui connu comme Père-Lachaise, le cimetière le plus visité du monde.

Le lieu de convalescence jésuite de 17 hectares, dont l’occupant le plus illustre était le confesseur de Louis XIV, François d’Aix de la Chaise, a été transformé en cimetière en 1804. Malgré les beaux jardins à l’anglaise, les Parisiens ont rechigné le nouveau site qu’ils jugeaient trop éloigné du centre de Paris dans un quartier réputé pour être populaire et pauvre.

Les administrateurs ont eu une idée futée pour une campagne publicitaire par laquelle ils ont transféré les restes de personnes célèbres, notamment Jean de la Fontaine et Molière, au nouveau cimetière, lui donnant ainsi un certain prestige.

Personne ne semble savoir exactement combien de personnes y ont été enterrées au cours des années, parmi les environ 5 000 arbres. Les estimations varient entre 300 000 et 1 000 000, dont le compositeur Frédéric Chopin, l’écrivain Marcel Proust, le poète et dramaturge Oscar Wilde, la chanteuse Édith Piaf et la star du rock Jim Morrison.

HOW WOULD YOU MARKET A CEMETERY?

How would you go about marketing a cemetery? This was the problem facing the administrators of the new Paris cemetery opened in 1804 which came to be known as Père-Lachaise and is now the most visited cemetery in the world.

The 17 hectare Jesuit convalescent home, whose most illustrious occupant was Louis XIV’s confessor, François d’Aix de la Chaise, was converted into a cemetery in 1804. Despite the beautifully landscaped gardens, Parisians turned up their noses at the new site which they thought was too far from the centre of Paris and in an area reputed to be working-class and poor.

The administrators came up with a clever marketing campaign whereby they transferred the remains of famous people, notably Jean de la Fontaine and Molière, to the new cemetery thus giving it a certain cachet.

Nobody seems to know exactly how many people have been buried there over the years amongst the 5000 or so trees. Estimates vary from 300,000 to 1,000,000, including composer Frédéric Chopin, author Marcel Proust, poet and playwright Oscar Wilde, singer Édith Piaf and rock star Jim Morrison.


LE MOUCHOIR DE MARILYN MONROE

août 17, 2020

Personne ne sait combien de théâtres vont survivre à l’épidémie de Covid-19. Leur avenir est en jeu et peut-être seulement les plus forts ou les plus dynamiques d’entre eux vont revivre de bons moments.

Le créateur d’un théâtre pas comme les autres a décidé de sauver son enfant chéri, la Comédie Italienne. Situé au coeur du XIVe arrondissement, le théâtre à la façade attirante est un petit bout de l’Italie à Paris, où on programme exclusivement des pièces italiennes traduites en français.

Pour rembourser les dettes de ce lieu unique, le créateur, Attilio Maggiuli, a vendu un objet qui appartenait à la vedette de cinéma Marilyn Monroe. Le mouchoir brodé de dentelles a changé de main plusieurs fois depuis sa découverte dans les toilettes de l’hôtel Waldorf Astoria à New York. Maggiuli a dû avoir bien du mal à se séparer de son porte-bonheur, un vrai crève-coeur pour lui, mais une aubaine pour le théâtre. Le petit carré de soie s’est vendu 300.000 euros.

Il y a deux ans, Maggiuli a mis en scène une pièce de Fabio Fabi intitulé Le mouchoir de Marilyn Monroe qui représente la star toujours vivante, nonagénaire, en conversation avec une petite fille et évoquant le fabuleux destin de Marilyn.

Espérons que la Comédie Italienne réussit à surmonter cette crise qui nuit tellement à nos théâtres bien-aimés.

MARILYN MONROE’S HANDKERCHIEF

Nobody knows how many theatres are going to survive the Covid-19 epidemic. Their future is in the balance and maybe only the strongest and most dynamic amongst them will see the good times again.

The creator of an unusual theatre decided to save his brainchild, the Comédie Italienne. Situated in the heart of the 14th arrondissement, the theatre with the eye-catching facade is a little piece of Italy in Paris, where they only put on Italian plays translated into French.

To pay off this unique place’s debts, its creator, Attilio Maggiuli, sold an object which used to belong to the film star, Marilyn Monroe. The handkerchief embroidered with lace has changed hands several times since it was discovered in the toilets of the Waldorf Astoria in New York. Maggiuli must have found it really hard to part with his good luck charm, really heart-breaking for him, but a godsend for the theatre. The little square of silk fetched 300,000 euros.

Two years ago, Maggiuli staged a Fabio Fabi play entitled “Marilyn Monroe’s handkerchief” in which the star is still alive, in her nineties, talking with a young girl and evoking the amazing fate of Marilyn.

Let’s hope that the Comédie Italienne manages to ride out the crisis which is doing such harm to our beloved theatres.


JOURNÉE INTERNATIONALE DU CHAT

août 10, 2020

Si vous êtes quelqu’un qui aime les chats, vous savez peut-être que le 8 août était la journée internationale du chat. Pour célébrer nos amis félins et nous aider à mieux les comprendre, Planète Animal (https://www.planeteanimal.com/) a créé une courte vidéo sur leur chaîne Youtube.

La vidéo explique dix choses au sujet des chats que vous ne saviez peut-être pas. Par exemple, la plupart des chats sevrés sont intolérants au lactose (donc, il vaut mieux ne pas leur donner du lait de vache). Ils ne perçoivent pas les saveurs sucrées, donc pas la peine de gaspiller vos sucreries en les donnant au chat.

Qui l’aurait imaginé? Les chats ont plus d’os que l’être humain, 24 plus que chez nous, ce qui contribue à leur élasticité. Autre curiosité: leurs ‘empreintes digitales’ se trouvent … sur leur nez.

Alors, n’essayez pas de séduire votre chat avec du chocolat, mais continuez à susurrer des mots doux à ses oreilles.

La vidéo est sous-titrée, alors pas d’excuses!

https://www.youtube.com/watch?v=JRwrX9JruAo

INTERNATIONAL CAT DAY

If you’re a cat lover, you may know that 8th August was International Cat Day. To celebrate our feline friends and to help us understand them better, Planète Animal (https://www.planeteanimal.com/) made a short video for their youtube channel.

The video explains ten things about cats that you may not have known. For example, most cats who’ve been weaned are lactose intolerant (so, it’s better not to give them cows milk). They don’t perceive sweet tastes, so there’s no point wasting your sweet things by giving them to the cat.

Who’d have thought it? Cats have more bones than human beings, 24 more than we have, which contributes to their elasticity. Another curious thing: their ‘fingerprints’ can be found … on their noses.

So, don’t try to tempt your cat with chocolate, but do continue to whisper sweet nothings in its ear.

The video is subtitled, so no excuses!

https://www.youtube.com/watch?v=JRwrX9JruAo


UNE QUESTION DE GENRE

août 3, 2020

Pour les Anglais qui sont débutants en français. le genre des noms a toujours été une question controversée. Pourquoi différencier les noms de cette manière apparement arbitraire? Les pierres d’achoppement sont nombreuses. Il y a certaines règles, mais trop d’exceptions. Comment se souvenir des genres? Va-t-on me comprendre si je fais une erreur de genre? À quoi ça sert, tout ça?

L’académie française, l’institution auguste fondée en 1635 par le Cardinal Richelieu, est chargée de définir la langue française, mais ses décisions ne sont pas exécutoires. L’académie s’est prononcée récemment sur le genre de Covid-19.

Selon l’usage courant, on parlait du Covid au masculin. Mais au Canada où le masculin était de mise depuis le début, l’office québécois de la langue française a recommandé un changement de pratique en faveur du féminin. Le terme coronavirus désigne le virus, mais Covid-19 désigne la maladie, donc il est logique de parler de la Covid-19. L’académie française a emboité le pas et a tranché en faveur du féminin.

Pour les acronymes, c’est pareil. La règle stipule qu’il faut se reporter au genre du nom qui constitue le noyau de l’acronyme. Ainsi on parle de la SNCF (la société nationale des chemins de fer) mais du CIO (le comité international olympique). On distingue le FBI (le bureau fédéral d’enquête) de la CIA (l’agence (f) centrale de renseignement).

Bon, chers lecteurs et lectrices, ne vous en faites pas. Comme je dis toujours à mes étudiants, une erreur de ce genre n’est pas passible de la pendaison!

A QUESTION OF GENDER

For English people who are beginners in French, the gender of nouns has always been a vexed question. Why differentiate nouns in this apparently arbitrary way? Stumbling blocks are rife. There are certain rules, but too many exceptions. How do you remember genders. Will people understand me if I make a gender mistake? What’s the point of it all?

The Académie Française, the august institution founded in 1635 by Cardinal Richelieu, is responsible for defining the French language, but its decisions are not enforceable. The academy has recently given its view on the gender of Covid-19.

Based on standard usage, we used to talk about Covid-19 as masculine. But in Canada, where the masculine was the trend right from the start, the Québec office of the French language recommended a change in practice to the feminine. The term coronavirus refers to the virus (masculine), but Covid-19 denotes the illness (feminine), so it’s logical to talk about Covid-19 as feminine. The Académie Française followed suit and came down on the side of the feminine.

It’s the same sort of thing for acronyms. The rule stipulates that we should refer to the gender of the noun which constitutes the core of the acronym. So we talk about la SNCF ( la société nationale des chemins de fer – the French railways), but le CIO (le comité international olympique – the International Olympic Committee). You distinguish between le FBI ( le bureau fédéral d’enquête – Federal Bureau of Investigation) and la CIA ( l’agence (f) centrale de renseignement – the Central Intelligence Agency).

Well, dear readers, don’t worry. As I always say to my students, a mistake of this kind is not a hanging offence!