LA VIE CACHÉE DES SOLS

juin 29, 2020

On apprend à l’école que le sol est vivant et qu’il y a de l’activité biologique sous terre. Une nouvelle campagne en France illustre ça d’une manière frappante.

Afin d’encourager tout le monde à observer et comprendre cette action bactériologique, l’ADEME* a relancé son opération Plante ton Slip. Il s’agit d’une méthode déjà souvent utilisée par les agriculteurs pour déduire la santé de leurs terres.

Alors, qu’est-ce qu’il faut faire? C’est simple comme bonjour! Creuser un trou d’une quinzaine de centimètres de profondeur et y enterrer un slip en coton, de préférence bio et non-coloré. Reboucher le trou et marquer l’emplacement avec un tuteur ou une pancarte. Puis patienter. Deux mois plus tard, déterrer ce qui reste du slip.

Un slip entièrement décomposé, sauf l’élastique, signifie que le sol est en bonne santé. À l’inverse, un slip peu dégradé témoigne d’un sol en mauvais santé. Vos enfants vont se régaler du travail des petits organismes cachés sous leurs pieds. Les participants sont invités à poster des photos de leurs slips “avant” et “après” sur le site dédié ou sur les réseaux sociaux.

À noter que le slip est au singulier en français (cf pants au pluriel en anglais), tout comme le pantalon, le short, le jean et le pyjama.

*Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie

THE SECRET LIFE OF THE SOIL

We learn at school that the soil is alive and that there’s biological activity under the ground. A new campaign in France illustrates this in a striking way.

Aiming to encourage people to observe and understand this bacteriological action, ADEME has relaunched its “Plant your Pants” operation. This is a method already often used by farmers to find out how healthy their soil is.

So, what do you have to do? It’s as easy as pie! Dig a hole about fifteen centimetres deep and bury a pair of cotton pants, preferably organic and uncoloured. Fill in the hole and mark the spot with a stake or a label. Then wait. Two months later, dig up what’s left of the pants.

Pants which have completely decomposed, apart from the elastic, show that the soil is in good health. Conversely, pants which haven’t broken down very much show that the soil is in bad health. Your children will be delighted with the work of the little organisms hidden beneath their feet. Participants are invited to post before and after photos on the dedicated site or on social media.

Note that le slip is in the singular in French (cf pants in the plural in English), just like le pantalon (trousers), le short (shorts), le jean (jeans) and le pyjama (pyjamas).


LA FÊTE DE LA MUSIQUE S’ADAPTE ET INNOVE

juin 22, 2020

La fête telle qu’on l’a connue n’a pas pu avoir lieu cette année à cause de la crise sanitaire, c’était une évidence. Les grands rassemblements sont encore interdits et même dans les rues on n’a pas le droit de se rassembler à plus de dix.

Cependant, il fallait continuer à célébrer la musique et pendant tout le week-end plusieurs alternatives ont assuré la continuité de cette fête bien-aimée des Français. Donc, plus de concerts spontanés, mais à leur place, des salles de concert ont pu ouvrir leurs portes à un public réduit, distancié et masqué. Il y avait aussi des concerts dans les hôpitaux et des concerts en plein air, comme celui de l’Institut du monde Arabe, sous la tutelle de son président, l’ancien ministre de la Culture, Jack Lang, fondateur de la fête.

Le point culminant du week-end était Alone Together, un concert virtuel en direct de Jean Michel Jarre, sous le patronage du ministère de la Culture. L’avatar de Jarre a joué dans un lieu de performance imaginaire, conçu pour l’occasion. Le pionnier de la musique électronique a décrit l’événement comme ressemblant le film The Matrix. Une première mondiale dont la fête doit être fière.

Vive la fête de la musique! Bousculée par la pandémie, mais pas déchue!

Lecture complémentaire: https://saliannefrenchfocus.wordpress.com/2013/06/21/la-fete-de-la-musique/

THE FESTIVAL OF MUSIC ADAPTS AND BREAKS NEW GROUND

The festival such as we’ve known it couldn’t take place this year because of the pandemic, that was obvious. Large gatherings are still illegal and even in the streets, numbers are limited to ten.

However, music still had to be celebrated and throughout the weekend several alternatives ensured the continuity of this festival beloved of the French. So, no more spontaneous concerts, but, in their place, concert halls were able to open their doors to a smaller number of people, socially distanced and masked. There were also concerts in hospitals and open air concerts, like the one at the Arab World Institute, under the supervision of its president, former culture minister Jack Lang, the founder of the festival.

The highlight of the weekend was ‘Alone Together’ Jean-Michel Jarre’s live virtual concert, under the auspices of the ministry of culture. Jarre’s avatar played in an imaginary performance space, designed for the occasion. The pioneer of electronic music described the event as being like the film ‘The Matrix’. A world first of which the festival should be proud.

Long live the ‘fête de la musique’! Shaken up by the pandemic, but not defeated!

Further reading: https://saliannefrenchfocus.wordpress.com/2013/06/21/la-fete-de-la-musique/


AUTANT EN EMPORTE LE VENT

juin 8, 2020

La sortie ce printemps d’une nouvelle traduction française d’Autant Emporte Le Vent promet d’être un des événements littéraires de l’année.

Vous connaissez sûrement le film homonyme qui, si on fait une rectification pour l’inflation monétaire, est encore le plus grand succès de l’histoire du cinéma. Le roman de Margaret Mitchell a vu le jour en 1936 et l’unique traduction française date de 1939. À l’époque la mode était d’éviter les traductions mot-à-mot. Tout cela est bien beau, mais on avait tendance plutôt à expliquer au lecteur, à réécrire le roman en fait.

La première ligne illustre ça parfaitement: Scarlett O’Hara was not beautiful a été traduite en 1939 comme Scarlett O’Hara n’était pas une beauté classique. La nouvelle version respecte l’original Scarlette O’Hara n’était pas belle. Rester fidèle à l’original sans écrire une prose poussive ou maladroite, c’est l’art de la traduction.

La nouvelle traduction de Josette Chicheportiche, paraîtra directement en format poche aux Éditions Gallmeister. Les nouvelles traductions sont actuellement en vogue: une nouvelle version de 1984 de George Orwell par Josée Kamoun est sortie le 28 mai en édition de poche.

À propos, saviez-vous que la phrase française autant en emporte le vent se dit des choses auxquelles on s’engage ou qu’on se promet à soi-même et qu’on n’exécute jamais. Comme certaines de mes résolutions pour le confinement, je dois l’avouer. Tant pis …

GONE WITH THE WIND

The publication this spring of a new French translation of “Gone with the Wind” promises to be one of the year’s big literary events.

You must know the film of the same name which, if adjusted for monetary inflation, is still the biggest grossing film in the history of cinema. Margaret Mitchell’s novel came out in 1936 and the only French translation was in 1939. At that time, it was the fashion to avoid word-for-word translations. All well and good, but people tended to try to explain to the reader, to re-write the book in fact.

The first line illustrates this perfectly: “Scarlett O’Hara was not beautiful” was translated in 1939 asScarlett O’Hara n’était pas une beauté classique”. The new version respects the original: “Scarlett O’Hara n’était pas belle”. Staying true to the original whilst avoiding clunky or awkward prose, that’s the art of translation.

The new translation by Josette Chicheportiche, will go straight into paperback published by Gallmeister. New translations are currently the fashion@ a new version of George Orwell’s 1984 by Josée Kamoun came out in paperback on 28 May.

By the way, did you know that the French phrase “autant en emporte le vent” is used when talking about things you’ve undertaken to do or promised yourself you’ll do and which you never get round to. Like some of my lockdown resolutions, I must admit. Oh well …


LES CHOUX

juin 1, 2020

Suite à la pandémie Covid-19, un nombre non négligeable de citadins adeptes du télétravail ont exprimé leur désir d’aller planter leurs choux, pour ainsi dire. Est-ce un tournant dans l’évolution de la société qui va inverser l’exode rural que l’on a connu ces cinquante dernières années?

Cette expression “aller planter ses choux”, qui signifie prendre sa retraite à la campagne. m’a rappelé que les choux figurent dans pas mal d’expressions françaises. En voici une sélection qui pourrait vous intéresser:

Si on fait chou blanc, on ne trouve pas ce qu’on cherche, on manque sa cible. on rentre bredouille, comme on dit.

Encore un négatif: si on est dans les choux, on est dans une mauvaise situation, dans le pétrin quoi.

Dans leurs feuilles de chou – la presse tabloïde – les journalistes font leurs choux gras au sujet des supposés tire-au-flanc qui ne veulent pas rentrer au travail par ce temps merveilleux.

On dit que les malheureux qui ont de grandes oreilles décollées ont des oreilles en feuille de chou, qui correspond à l’expression anglaise.

Peut-être vous connaissez d’autres expressions qui se rapportent aux crucifères?

CABBAGES

Following the Covid-19 pandemic, a not insignificant number of townies, enthusiastic about working from home, have expressed a desire to go and plant cabbages, so to speak. Is this a turning point in the development of society which will reverse the rural exodus which we’ve seen over the last fifty years?

This expression “aller planter ses choux”, which means to retire to the country, reminded me that cabbages feature in quite a lot of French expressions. Here’s a selection which might interest you:

If you “faire chou blanc”, you can’t find what you’re looking, draw a blank, come home empty-handed, as they say.

Another negative: if you’re “dans les choux” – in the cabbages – you’re in a bad situation, in a really tight spot.

In their “feuilles de chou” – the tabloid press – journalists are having a field day (faire leurs choux gras) writing about supposed skivers who don’t want to go back to work in this marvellous weather.

People who have large sticking out ears are said to have cabbage ears which corresponds to the English cauliflower ears.

Maybe you know some other expressions which refer to brassicas?