DES PARRAINS GOURMETS À LA RESCOUSSE

avril 27, 2020

Les premières mesures de déconfinement en France sont prévues pour le 11 mai, mais on ne sait pas encore si les cafés et restaurants y seront inclus.

Entretemps, les Français ont la possibilité de donner un coup de pouce à leurs établissements préférés en s’abonnant à des sites de solidarité. L’idée est simple: payer en ligne maintenant à votre restaurant, bistrot ou bar préféré ce que vous consommerez après le confinement.

Plus de 60 restos participent déjà à la Grande Bouffe à Lille. Des gestes solidaires de la part des consommateurs soutiennent les restaurants partenaires et les clients vont bénéficier d’une remise de 10% à la réouverture. La cagnotte s’est élevée à plus de 50 000 euros en 4 jours, une injection de liquidité beaucoup appréciée.

Une autre plate-forme J’aime mon Bistrot vous permet de soutenir votre bistrot préféré en achetant des bons d’achat à échanger quand il rouvrira ses portes. Les industries brassicoles et hôtelières, elles aussi, soutiennent ses initiatives, le regard tourné vers l’avenir.

Bon appétit!

GOURMET GODFATHERS TO THE RESCUE

The first measures for coming out of lockdown in France are expected on 11 May, but it’s not yet known whether cafés and restaurants will be included.

Meanwhile, French people are able to give a helping hand to their favourite establishments by subscribing to solidarity websites. The idea is simple: pay your favourite restaurant, bistro or bar now online for what you will eat or drink after the lockdown.

More than 60 restaurants have already signed up to the “Grande Bouffe” (Big Grub) in Lille. Customers show their support to member restaurants now and get a 10% discount when they reopen. The kitty went up to over 50,000 euros in 4 days, a much appreciated injection of cash.

Another platform “J’aime mon Bistrot” (I love my bistro) enables you to support your favourite bistro by purchasing coupons to be redeemed when it reopens its doors. The brewery and hospitality industries are also supporting these initiatives with an eye to the future.

Enjoy your meal!


LE SPARADRAP DU CAPITAINE HADDOCK REVISITÉ

avril 24, 2020

C’est l’article le plus populaire de mon blog depuis son début en 2012. Je me demande pourquoi? Est-ce simplement le titre qui vous intrigue ou est-ce qu’il y a un tas de passionnés de Tintin parmi mes lecteurs? J’en sais rien. En voici une version actualisée.

Un petit tour d’Internet vous révélera des références au sparadrap du Capitaine Haddock, surtout à propos d’hommes politiques français bien connus. Mais que veut dire ce dicton mystérieux? Peut-être seuls les Tintinophiles parmi vous seront à la page là-dessus.

C’est une référence à un personnage qui figure dans les BD d’Hergé, Les Aventures de Tintin. Le Capitaine Haddock a fait sa première apparition dans Le Crabe aux Pinces d’Or, mais c’est dans l’Affaire Tournesol que l’on trouve la scène mémorable où le Capitaine Haddock tente en vain de se débarrasser d’un pansement qui lui colle partout. Le marin bien-aimé devient rapidement de plus un plus énervé.

De nos jours, la phrase est appliquée à une affaire gênante qui refuse de se calmer. Dans Le Figaro International du 2 avril 2020, on trouve le titre Municipales: comme le sparadrap du Capitaine Haddock. Ça concerne le dilemme d’Emmanuel Macron devant le report du deuxième tour des élections municipales à une date encore inconnue, à cause du Coronavirus. Il y a plein de questions controversées qui attrapent comme un papier tue-mouche et qui semblent retourner pour l’éternité.

Le caricaturiste belge Hergé, mort en 1983, (de son vrai nom Georges Remi – il a simplement inversé ses initiales) serait ravi de savoir que le gag du sparadrap a perduré jusqu’au XXIe siècle.

Pour regarder une vidéo de l’Affaire Tournesol : https://www.youtube.com/watch?v=nYNY743JI8I

CAPTAIN HADDOCK’S ELASTOPLAST REVISITED

It’s my blog’s most popular article since I started writing it in 2012. I wonder why? Is it simply the title which intrigues you or is it that there are loads of Tintin fans amongst my readers? I haven’t a clue. Here’s an updated version.

A quick whizz round the Internet will produce references to Captain Haddock’s elastoplast, especially concerning well-known French politicians. But what does this mysterious saying mean? Maybe only the Tintin lovers amongst you will be up to speed on it.

It’s a reference to a character who appears in the Hergé cartoons, The Adventures of Tintin. Captain Haddock made his debut in The Crab with the Golden Claws, but it’s in The Calculus Affair that you find the memorable scene where Captain Haddock tries in vain to get rid of an elastoplast which sticks all over him. The popular sailor quickly gets more and more annoyed.

These days, the phrase is applied to an embarassing affair which refuses to go away. In the Figaro International of 2 April 2020, there’s a headline “Municipales: comme le sparadrap du Capitaine Haddock”. This refers to Emmanuel Macron’s dilemma over the postponement of the second round of the municipal elections to an as yet unknown date due to the Coronavirus. There are plenty of controversial subjects which stick like fly paper and seem to come back haunt you.

The Belgian cartoonist Hergé, who died in 1983 (real name Georges Remi – he simply reversed his initials) would be delighted to know that the elastoplast gag has survived into the 21st century.

To see a video of l’Affaire Tournesol: https://www.youtube.com/watch?v=nYNY743JI8I


LES FLEURS DU MAL

avril 20, 2020

La plupart des villes françaises ont leurs fleuristes, même s’ils doivent rester fermés pendant cette période de confinement. Mais où sont les floriculteurs de France? 85% des fleurs achetées en France viennent de l’étranger, notamment des Pays-Bas et de l’Afrique de l’Est.

Selon l’ADEME, l’agence française de l’environnement, l’empreinte carbone d’une seule fleur coupée importée est de 0.5 à 1.4 kg, l’équivalent de 2 à 5 kilomètres en voiture. Il est difficile de tracer les modes de production du point de vue des conditions de travail et des intrants qui nuisent à la planète. Une étude de Greenpeace pour la Saint Valentin de 2018 a trouvé jusqu’à 25 pesticides dans les bouquets mixtes.

Inspiré du Slow Flower Movement né aux États-Unis au milieu des années 2000, le Collectif de la fleur française soutient depuis 2017 la culture de fleurs locales et de saison. Aussi les fleurs d’antan, comme le phlox ou le pois de senteur, qui méritent de retrouver leur popularité. Leur annuaire Slow Flower est un réseau inestimable de la fleur responsable.

Décrire les fleurs importées comme les fleurs du mal est peut-être exagéré, mais ça montre combien toute décision quotidienne puisse produire un effet plus profond que l’on aurait pu penser. Il faut demander à nos fleuristes de vendre les fleurs du bien!

Avec mes excuses à Charles Baudelaire. Je n’ai pas pu m’empêcher de piquer le titre de son célèbre recueil de poèmes.

THE FLOWERS OF EVIL

Most French towns have their florists, even if they’re having to stay closed during this lockdown period. But where are the French flower growers? 85% of flowers bought in France come from abroad, notably Holland and East Africa.

According to ADEME, the French environment agency, the carbon footprint of a single imported cut flower is between 0.5 and 1.4 kg, the equivalent of driving a car 2-5 kilometres. It’s difficult to trace production methods from the point of view of working conditions and inputs which harm the planet. A Greenpeace study for Valentine’s Day in 2018 found as many as 25 pesticides in mixed bouquets.

Inspired by the Slow Flower Movement which originated in the United States in the middle of the noughties, the French Flower Collective has been supporting local and seasonal flowers since 2017. Also old-fashioned flowers like phlox and sweet peas, which deserve to become popular again. Their Slow Flower directory is an invaluable network of responsible flowers.

Describing imported flowers as “the flowers of evil” is perhaps an exaggeration, but it shows how every daily decision can have a more profound effect than you might have thought. We must ask our florists to sell “good” flowers.

With apologies to Charles Baudelaire. I couldn’t help pinching the title of his famous poetry collection.


IL EN A TOUJOURS ÉTÉ AINSI

avril 17, 2020

C’est du jamais-vu. “Une insurrection de la bonté” dit-on. Une hausse frappante de bénévoles, une mobilisation réjouissante pour aider non seulement ses proches et ses amis mais aussi ses voisins et des étrangers. Faisons bloc contre le Covid-19. C’est le summum de l’humanité.

Le revers de la médaille: 43% de la population française approuve la délation de ceux qui transgressent les règles du confinement. Outre leur travail quotidien dangereux, la police doit faire face à un afflux de dénonciations, comme “mon voisin a fait deux promenades hier”. Dans certaines grandes agglomérations, la délation représente 70% des appels à la police. On est revenu au temps des collabos.

Il en a toujours été ainsi. Je vous souhaite un bon week-end.

Pour ceux qui aiment la musique, voici les musiciens de l’Orchestre National de France qui jouent “ensemble” en confinement. J’espère que ça vous plaît: https://www.youtube.com/watch?time_continue=5&v=Sj4pE_bgRQI&feature=emb_title

TWAS EVER THUS

It’s unprecedented: “a tidal wave of kindness” they say. A marked increase in volunteers, a heart-warming mobilisation to help not only your loved ones and your friends but also your neighbours and strangers. Let’s unite against Covid-19. It’s humanity at its best.

The other side of the coin: 43% of the French population is in favour of denouncing people who are flouting the lockdown rules. As well as their dangerous daily work, the police are having to cope with a flood of denunciations, like “my neighbour went for two walks yesterday”. It’s back to the time of the collaborators (in World War 2).

Twas ever thus. Have a good weekend.

For those of you who like music, here are the musicians of the French National Orchestra playing “together” under lockdown. Hope you like it: https://www.youtube.com/watch?time_continue=5&v=Sj4pE_bgRQI&feature=emb_title


UN TERRAIN DE FOOT ÉCORESPONSABLE

avril 13, 2020

Le coronavirus, vous en avez ras-le-bol? Bon, parlons d’autre chose, et de quelque chose de positif en plus.

Moi, j’adore les olives. Je préfère les acheter dénoyautés, c’est moins dangereux pour les dents! La devinette d’aujourd’hui: Quel est le point commun entre des olives et un terrain de foot?

Pour leur terrain artificiel, le stade Bouissou de La Ciotat (Bouches-du-Rhône) a trouvé une alternative locale et naturelle aux billes de caoutchouc synthétique habituelles. Ils ont préféré choisir un remplissage qui ne vient pas de l’autre côté de la planète mais en circuit court, des noyaux d’olives qui viennent du Muy, à une centaine de kilomètres de la ville.

Le gazon artificiel est toujours en plastique, mais au lieu du revêtement en caoutchouc, même jugé carcinogène par certains, les Ciotadens foulent des noyaux d’olives, les déchets de la production de l’huile d’olive. Ça nécessite moins d’entretien et, selon le responsable Romain Gensul, “la couche de noyaux assure la souplesse du revêtement et le bon drainage des eaux de pluie”.

Le matériau pour ce terrain de foot écoresponsable est issu directement des moulins à huile de Provence. Sans traitement, les noyaux sont juste reconcassés et séchés. Le club est donc sûr que la matière qui part peu à peu ne va pas polluer la mer.

La question sur toutes les lèvres: ça sent l’olive? Un peu, paraît-il, au moment des travaux, mais il semble que l’odeur s’en va rapidement. Quel dommage!

AN ECO-FRIENDLY FOOTBALL PITCH

Are you fed up with coronavirus? OK, let’s talk about something else, and something positive to boot.

I love olives. I prefer to buy them pitted, it’s less dangerous pour the teeth.Today’s riddle: What do olives and a football pitch have in common?

For their artificial pitch, the Bouissou stadium in La Ciotat (Bouches-du-Rhône) has found a local, natural alternative to the usual synthetic rubber beads. They preferred to choose a filling which doesn’t come from the other side of the planet but have short circuited to olive stones which come from Le Muy, around a hundred kilometres from the town.

The artificial grass is still plastic, but instead of the rubber surface, which is even deemed to be carcinogenic by some, the Ciotadens are treading on olive stones, a waste product of olive oil production. There’s less maintenance needed and, according to the official in charge Romain Gensul, “the layer of olive stones makes the covering flexible and ensures good rainwater drainage”.

The material for this eco-friendly football pitch comes directly from olive mills in Provence. Untreated, the pits are just crushed and dried. So the club can be sure that the matter which is gradually washed away isn’t going to pollute the sea.

The question on everyone’s lips: can you smell olives? A little, it seems, when the work was in progress, but the smell rapidly dissipates. What a shame!