Si je vous dis que je vais “aller chez ma tante”, il est possible que j’aille simplement voir la soeur de ma mère ou de mon père. Mais si j’ai des soucis d’argent, il est plus probable que je vais au Crédit Municipal, autrement dit au mont-de-piété ou au clou, pour mettre en gage des objets de valeur.
D’où viennent ces expressions ? On dit qu’on doit l’histoire de la tante à François Ferdinand-Philippe d’Orléans (fils du roi Louis-Philippe) qui voulait cacher à sa mère qu’il avait mis sa montre en gage pour honorer ses dettes de jeu. Le mont-de-piété vient de l’italien monte di pieta, qui signifiait “montant d’argent de pitié”. Et le “clou”? Les objets mis en gage étaient suspendus à des crochets ou des clous.
Les Crédits Municipaux disposent d’un monopole dans ce domaine. Celui de Limoges a plus de 200 ans et son activité est en hausse. À la fin du siècle dernier, il y avait 1 500 contrats par an, aujourd’hui il y en a 3 700 pour une valeur de 2 millions d’euros. Quelques clients s’en servent comme coffre-fort pendant les vacances. Pour d’autres, surtout chez les retraités qui n’arrivent pas à boucler leur fin de mois, c’est un dernier recours.
Il paraît que la plupart des problèmes de trésorerie sont temporaires: 90% des objets déposés sont récupérés par leurs propriétaires – ceux qui restent sont vendus aux enchères.
GOING TO MY AUNT’S
If I tell you that I’m going to go to my aunt’s place, it’s possible that I’m simply visiting my mother or my father’s sister. But if I’ve got money problems, it’s more likely that I’m going to the “Crédit Municipal” (pawnbrokers), otherwise known as “mont-de-piété” or the “clou” (nail) to pawn some valuables.
Where do these expressions come from? Apparently we owe the aunt story to François Ferdinand-Philippe d’Orléans (son of king Louis-Philippe) who wanted to avoid telling his mother that he had pawned his watch in order honour his gambling debts. “Le mont de piété” comes from the Italian “monte di pieta” which meant “piety money”. And the “nail”? Pawned objects were hung on hooks or nails.
The Crédits Municipaux have a monopoly in this field. The one in Limoges is over 200 years old and its activity is on the increase.At the end of the last century, there were 1,500 contracts per year, today there are 3,700 with a value of 2 million euros. Some customers use it as a safe deposit during the holidays. For others, especially amongst retired people, who can’t make ends meet, it’s a last resort.
Apparently most cash flow problems are temporary: 90% of objects deposited are reclaimed by their owners – the remainder are sold at auction.