ON CROIT RÊVER!

mars 27, 2017

Il faut parler français! C’est le message de la nouvelle mesure adoptée il y a deux semaines dans la région Île de France (la région Parisienne), à l’instar d’autres régions françaises.

Ce règlement vise à imposer l’usage du français sur les chantiers publics, supposément afin d’assurer la bonne compréhension des règles de sécurité. Si cela s’avère impossible, il faut engager un interprète. C’est le principe de la célèbre “clause Molière”.

Cette mesure concerne les TPE-PME. Mais on dit que, en réalité, la mesure a été adoptée pour lutter contre le recours aux travailleurs détachés, une pratique polémique mais légale. Des sociétés sans scrupules amènent des travailleurs d’autres pays comme la Pologne ou le Portugal afin de minimiser la taxe sur les salaires, car les travailleurs sont payés dans leurs pays d’origine et pas en France. Ces derniers acceptent souvent des salaires inférieurs aux salaires locaux, sont parfois payés en espèces et travaillent de longues heures.

On menace même de nommer des équipes d’inspecteurs qui devront faire le tour des chantiers pour attraper des travailleurs parlant des langues étrangères. Une disposition qui évoque l’image de petits hommes vêtus d’impers gris s’approchant à pas de loup pour écouter les conversations des ouvriers.

Il me semble que Monsieur Jean-Baptiste Poquelin, alias “Molière”, se retournerait dans sa tombe de voir son nom associé à cet acte que l’on appelle en France par le terme anglais “small business act”. L’ironie veut que les autorités ne prêchent pas par l’exemple. Le paradoxe n’échapperait pas à Molière.

THE MIND BOGGLES!

You must speak French! That’s the message of a new measure adopted two weeks ago in the Île de France (Paris region), following the example of some other French regions.

This rule aims to impose the use of French on public sector building sites, supposedly to ensure that safety rules are fully understood. If this proves impossible, you must employ an interpreter. This is the principle of the famous “Molière clause”.

This rule applies to TPE-PMEs (very small, small and medium-sized businesses). But they say that, in actual fact, the measure has been brought in to combat the use of seconded workers, a controversial but legal practice. Unscrupulous companies bring workers from other countries such as Poland or Portugal in order to minimise their payroll tax liability as these workers are paid in their country of origin, not in France. These people are often willing to work for pay lower than the local rate, are sometimes paid in cash and work long hours.

They’re even threatening to appoint teams of inspectors who’ll have to go round building sites catching workers speaking foreign languages. An arrangement which conjures up the image of little men in grey macs creeping up on workmen to listen to listen to their conversations.

I’ve a feeling that Mr Jean-Baptiste Poquelin, aka “Molière”, would be turning in his grave to see his name linked to this act which is called in France by the English term “small business act”. It’s ironic that the authorities don’t practise what they preach. The irony wouldn’t be lost on Molière.


LES BAINS-DOUCHES MUNICIPAUX PARISIENS

mars 20, 2017

À Paris, il y a 16 bains-douches municipaux qui se trouvent dans dix arrondissements différents. Ils sont gratuits et à la disposition de tous. C’est un service public d’hygiène, destiné aux personnes qui n’ont pas accès à l’eau courante. Ils ont vu le jour à la fin du XIXe siècle. Chacun a sa cabine individuelle et il faut, bien sûr, apporter ses propres articles de toilette et serviettes.

Ceux de la rue des Haies dans le XXe arrondissement par exemple ont été rénovés en 2012. La façade style Art Déco avec ses mosaïques bleues est vraiment belle. Ouvert depuis 1928, l’établissement accueille même les personnes handicapées avec une cabine adaptée. La majorité des 7.500 usagers par mois sont des gens seuls et environ 70% sont des hommes. On consomme 500 m3 d’eau par mois dans les 49 cabines, bien que l’usage soit limité à 20 minutes par personne.

La clientèle se compose de SDF, de locataires de chambres de bonne sans équipements, d’étudiants, de familles de Roms, en fait pour la plupart des personnes en grande précarité. Les bains-douches sont débordants d’activité tous les jours et pourtant, le nombre de salariés qui s’occupent des lieux est en baisse.

Cet article intéressant de l’Obs vous donne des photos et des portraits d’usagers des bains-douches Parisiens:

http://tempsreel.nouvelobs.com/galeries-photos/societe/20160916.OBS8168/grand-format-qui-sont-les-usagers-des-bains-douches-parisiens.html#xtor=EPR-1-[ObsActu8h]-20160918

PARISIAN PUBLIC BATHS

In Paris there are 16 public baths which are located in ten different “arrondissements” (districts). They are free and available to all. This is a public health service, intended for people who don’t have access to running water. They appeared in the 19th century. There are individual cubicles and you must, of course, bring your own toiletries and towels.

The ones in the rue des Haies in the 20th “arrondissement” for example were renovated in 2012. The Art Deco style facade with its blue mosaics is really beautiful. Open since 1928, the establishment accommodates disabled people in a specially adapted cubicle. The majority of the 7,500 users per month are single people and around 70% are men. 500 m3 of water is used every month in the 49 cubicles, although usage is limited to 20 minutes per person.

The clientele is made up of the homeless, tenants of bedsits without facilities, students, Roma families, in fact mostly people in financial difficulties. The public baths are extremely busy every day and yet the number of employees looking after the premises is going down.

This interesting article on the Nouvel Obs website has photos and portraits of Paris public bath users.

http://tempsreel.nouvelobs.com/galeries-photos/societe/20160916.OBS8168/grand-format-qui-sont-les-usagers-des-bains-douches-parisiens.html#xtor=EPR-1-[ObsActu8h]-20160918


EPS (L’éducation physique et sportive) EN FRANCE

mars 13, 2017

Combien d’activité physique un enfant doit-il faire par semaine?

Tout le monde est d’accord: la pratique du sport à l’école est bonne pour la santé physique et mentale des enfants mais, selon la Fédération Française de la Cardiologie, on observe une progression alarmante de la sédentarité précoce des jeunes de 9 à 16 ans. Moins de 50% des enfants respectent les 60 minutes d’activités physiques quotidiennes préconisées par les autorités sanitaires. En 40 ans, les collégiens ont perdu environ 25% de leur capacité physique.

On se voile la face quant au décrochage sportif. Tandis que le gouvernement stipule trois heures d’EPS par semaine dans le programme scolaire, en réalité il n’y a souvent que 2h15 hebdomadaires sur le terrain et, en plus, 50% des enfants ne pratiquent pas d’activité physique hors de l’école

C’est une situation inquiétante qui a mené deux députés socialistes, Pascal Deguilhem et Régis Juanico, à tirer la sonnette d’alarme. Leur rapport récent vise à promouvoir l’activité physique et sportive pour tous et tout au long de la vie. Ils recommandent, entre autres, d’améliorer la formation des professeurs, d’assurer que chaque enfant de premier degré sait nager et d’aménager les écoles pour la pratique du sport.

Avec la crise de l’obésité en augmentation constante, et la domination sans partage des heures de loisir par les smartphones et les tablettes, l’école a un rôle de plus en plus important à jouer dans la santé des enfants. Arrêtons de faire l’autruche!

PE (Physical Exercise) IN FRANCE

How much physical activity should a child do per week?

Everyone agrees: doing sport at school is good for children’s physical and mental health but, according to the French Cardiology Federation, we’re seeing an alarming increase in early sedentary lifestyles amongst young people aged 9 to 16. Less than 50% of children do the 60 minutes of daily physical activity recommended by the health authorities. In 40 years, secondary school pupils have lost around 25% of their physical capacity.

We’re in denial as regards dropping out of sport. Whereas the government stipulates three hours of PE per week in the curriculum, in reality, in the field it’s often only 2¼ hours per week and, moreover, 50% of children do no physical activities outside of school.

It’s a worrying situation which led two socialist MPs, Pascal Deguilhem and Régis Juanico, to ring alarm bells. Their recent report aims to promote physical and sporting activity for everybody and for life. They recommend, amongst other things, improving teacher training, ensuring that every child in primary education can swim and equipping schools with sports facilities.

With the ever-increasing obesity crisis and the absolute domination of leisure time by smartphones and tablets, school has a more and more important part to play in the health of children. We must stop burying our heads in the sand!


MICHELIN EMBROUILLE DEUX RESTOS

mars 6, 2017

Les bévues n’arrivent pas exclusivement à la cérémonie des Oscars. Le Guide Michelin* a récemment commis une boulette qui fait couler beaucoup d’encre français. Encore un cafouillage!

Le célèbre guide voulait décerner une de ses étoiles recherchées au restaurant Bouche à Oreille à Boutervilliers dans l’Essonne, mais sur le site Internet Michelin, c’était le resto Bouche à Oreille à Bourges dans le Cher qui a reçu l’étoile. Quelle bourde!

Le restaurant gastronomique francilien se trouve rue de la Chapelle à Boutervilliers, tandis que la petite brasserie de quartier sans prétention se trouve route de la Chapelle à Bourges. Ça peut arriver à n’importe qui et Michelin n’avait sans doute pas l’intention de semer la zizanie.

Le petit resto populaire a profité de ce coup de pub involontaire. Ouvert uniquement à midi, leur menu de buffet d’entrées à volonté, plat du jour, dessert et quart de vin coûte 12,50 euros. Sa clientèle habituelle est constituée des ouvriers du quartier. Maintenant il ne désemplit pas et est devenu la coqueluche des médias. Le menu gastronomique de l’autre, avec coupe de champagne, vous coûtera 48 euros.

Dans lequel des deux préfériez-vous déjeuner?

*Le guide Michelin, l’annuaire hôtelier et touristique, souvent surnommé le guide rouge, avec Bibendum en couverture, a été lancé au début du XXe siècle par la société des pneus Michelin.

MICHELIN MUDDLES UP TWO RESTAURANTS

Blunders don’t only happen at the Oscars ceremony. The Guide Michelin* recently dropped a clanger which has been much talked about in France. Another shambles!

The famous guide meant to give one of its much sought-after stars to the restaurant “Word of Mouth” in Boutervilliers in the Essonne, but on the Michelin website it was the restaurant “Word of Mouth” in Bourges in the Cher which got the star. What a boob!

The gourmet Île de France restaurant is located in the rue de la Chapelle in Boutervilliers, whereas the unpretentious little local restaurant is in the route de la Chapelle in Bourges. It could happen to anyone and Michelin certainly didn’t mean to upset people.

The working-class little restaurant has made the most of this unintentional publicity stunt. Only open at lunchtimes, their menu of unlimited starter buffet, dish of the day, dessert and a quarter-litre of wine costs 12.50 euros. Its usual clientele is made up of local workmen. Now it’s always full and has become the darling of the media. The gourmet menu of the other one, with a glass of champagne, will set you back 48 euros.

Where would you prefer to have lunch?

*The Michelin guide, the hotel and tourism yearbook, often known as the red guide, with Bibendum on the cover, was launched at the beginning of the twentieth century by the Michelin tyre company.