RÉFLEXIONS SUR LE BAC

juin 19, 2016

En 1808, année de sa création, il n’y a eu que 31 candidats au baccalauréat et l’examen était seulement oral. Cette année les jeunes espoirs au bac (équivalent approximatif des A-levels anglais) ont compté 695.682. En fait, ils ne sont pas tous jeunes: un candidat vient de souffler ses 82 bougies et en 2015 un homme de 93 ans a battu le record, passant son bac en même temps qu’un ado de 13 ans.

La question est souvent posée: est-ce qu’on le donne à tout le monde, est-ce simplement un rite de passage pour les jeunes? Difficile à savoir, mais c’est Ernest Bersot qui est censé avoir dit en 1879En France on fait sa première communion pour en finir avec la religion, on prend le baccalauréat pour en finir avec ses études, on se marie pour en finir avec l’amour”.

On se demande aussi si le bac vaut encore quelque chose et on cite de nombreuses personnalités qui ne l’ont pas: le footballeur Zinedine Zidane, le comédien Gérard Depardieu, le chanteur Alain Souchon, François Pinault (fondateur du groupe PPR, un des plus grands groupes français classé au CAC 40) et René Monory, le fondateur du Futuroscope à Poitiers qui a été plusieurs fois ministre et même président du Sénat, qui a commencé à travailler à l’âge de quinze ans comme apprenti garagiste. Il est devenu ministre de l’éducation Nationale en 1985.

Les idées reçues et les légendes sont répandues. J’aime bien la légende d’un étudiant qui, en réponse au sujet du bac philo “Qu’est-ce que le courage?” se serait levé et a rendu sa copie blanche au correcteur en disant “C’est ça”. Il aurait eu 20/20!

Pour en savoir plus:

http://www.education.gouv.fr/cid60987/bac-2016-questions-reponses.html

D’autres articles au sujet du bac dans l’archive de saliannefrenchfocus.wordpress.com :
Le Bac Philo en date du 18 juin 2013, La Philo sur Twitter du 20 juin 2014 et Des demeurés ou des victimes de l’injustice? du 23 juin 2015.

THOUGHTS ON THE ‘BAC’

In 1808, its first year, there were only 31 candidates for the ‘bac’ and the exam was only oral. This year the young ‘bac’ (roughly equivalent to English A-levels) hopefuls numbered 695,682. Actually, they’re not all young: one candidate has just celebrated his 82nd birthday and in 2015 a 93 year-old beat the record by sitting for his bac at the same time as a teenager of 13.

People often ask whether all participants pass, whether it’s simply a rite of passage for young people. It’s difficult to know, but it was Ernest Bersot who’s supposed to have said in 1879 “In France, you take your first communion to finish with religion, you sit the ‘bac’ to finish with your studies and you get married to finish with love”.

You also wonder whether the ‘bac’ is still worth something and numerous celebrities who haven’t passed it are often quoted: the footballer Zinedine Zidane, the actor Gérard Depardieu, the singer Alain Souchon, François Pinault (founder of the PPR group, one of the largest French businesses on the Paris stock exchange) and René Monory, founder of Futuroscope in Poitiers who was a minister several times and even president of the Senate, who started work at age fifteen as an apprentice garage mechanic. He became minister of Education in 1985.

Preconceived ideas and myths are widespread. I like the story of a student who, in reply to the question in the philosophy ‘bac’ paper “What is courage?” is said to have stood up, handed in his blank paper to the examiner saying “This is it”. Apparently he got 20 out of 20.!

For more information:

http://www.education.gouv.fr/cid60987/bac-2016-questions-reponses.html

Other articles about the ‘bac’ in the saliannefrenchfocus.wordpress.com archive:

‘The Philosophy Bac’ dated 18 June 2013, ‘Philosophy on Twitter’ dated 20 June 2014 and ‘Half-wits or victims of injustice?’ dated 23 June 2015.


JOURNAL DE FRANCE

juin 13, 2016

Le photographe acclamé Raymond Depardon, Lauréat du Prix Pulitzer en 1977, qui est aussi photojournaliste et réalisateur, a fait le tour de la France avec sa compagne Claudine Nougaret, afin de capturer des images de rues, de bâtiments, de paysages et d’une culture qui sont en train de disparaître.

Contrairement à ce qu’on aurait pu attendre, ce film ne se contente pas de la France. Ces images d’un maître en train d’exercer son métier sont entrecoupées d’extraits des documentaires tournés par Depardon pendant un demi-siècle, une sorte de rétrospective de son œuvre parfois émouvante, parfois intrigante. Du Biafra à Prague, des malades mentaux aux paparazzi, des petits délinquants aux otages, de Nelson Mandela à Valéry Giscard d’Estaing: quelle panoplie d’évènements et de personnages du 20e siècle.

C’est un film très personnel qui vous accorde des aperçus uniques. La bande sonore est aussi très variée, virante de Mahler à Patti Smith en passant par la légende du rock français Alain Bashung.

Si vous avez l’occasion d’aller voir ce film, ça vaut vraiment la peine. Pour voir la bande-annonce: https://www.youtube.com/watch?v=DzXZXE4b9CE

Encore des critiques de film (en texte bilingue) sont disponibles gratuitement sur la page Au Cinoche de mon site web : www.saliannefrenchfocus.com avec des liens aux bandes-annonces.

JOURNAL DE FRANCE

The acclaimed photographer Raymond Depardon, a Pulitzer prizewinner in 1977, who is also a photo-journalist and director, went round France with his partner Claudine Nougaret, in order to capture images of streets, buildings, landscapes and a culture which are disappearing.

Contrary to what you might have expected, this film is not limited to France. These images of a master at work are interspersed with clips from documentaries Depardon filmed over a half-century, a sort of retrospective of his work, sometimes moving, sometimes intriguing. From Biafra to Prague, from mental patients to paparazzi, from petty criminals to hostages, from Nelson Mandela to Valéry Giscard d’Estaing: what an array of events and personalities from the 20th century.

It’s a very personal film which allows you unique insights. The soundtrack is also very varied, swinging from Mahler to Patti Smith by way of French rock legend Alain Bashung.

If you get the chance to see this film, it’s really worth it. To see the trailer: https://www.youtube.com/watch?v=DzXZXE4b9CE

More film reviews (bilingual text) are available for free on the ‘At the Flicks’ page of my website : www.saliannefrenchfocus.com with links to trailers.


LA CITÉ DU VIN: UN DISNEYLAND POUR ADULTES?

juin 6, 2016

Hybride de parc à thème et musée dédié à la célébration du vin, la Cité du Vin à Bordeaux vient d’ouvrir ses portes au public. La pièce maitresse du complexe de 700 m² est un bâtiment futuriste à 10 étages en forme d’un tourbillon de vin dans un gobelet. Avec ses vingt espaces thématiques, ce lieu pédagogique et culturel n’a pas lésiné sur ses installations qui ont coûté 81 millions euros (contre 63 initialement prévus).

Inaugurée la semaine dernière par François Hollande, la cérémonie d’ouverture n’était pas sans incident. Des opposants au loi Travail ont coupé le courant plongeant une partie de la Cité dans le noir et un collectif d’associations environnementales a projeté sur la façade le message Stop Pesticides entouré d’une tête de mort et d’un masque à gaz et a aussi organisé un “ci-git”.

La problématique de l’usage des pesticides en viticulture est passée sous silence dans la Cité du Vin, malgré le fait que les vignobles en France ne représentent que 3.7% de la surface agricole mais utilisent 20% des pesticides. L’exposition importante des travailleurs et riverains qui voient leurs performances à des tests neurocomportementaux diminuer est une vérité inconfortable. À noter que la France est le plus grand consommateur de pesticides en Europe.

Saviez-vous que les Aricains sont devenus les premiers consommateurs en volume de vin, devançant ainsi les Français? L’engouement évident des visiteurs américains pour cette nouvelle attraction architecturale et touristique va sûrement renforcer l’oenotourisme dans les châteaux du vignoble bordelais et le statut de Bordeaux comme capitale mondiale du vin. Si vous êtes amoureux du pinard, dirigez-vous cet été à la Cité du Vin: votre entrée vous coûtera 20 euros.

WINE CITY: DISNEYLAND FOR ADULTS?

A cross between a theme park and a museum dedicated to celebrating wine, ‘Wine City’ in Bordeaux has just opened its doors to the public. The centrepiece of the 700 m² complex is a futuristic 10-storey building in the shape of a swirl of wine in a goblet. With its twenty themed spaces, this educational and cultural site hasn’t stinted on its facilities which cost 81 million euros (compared to the 63 originally expected).

Inaugurated last week by François Hollande, the opening ceremony wasn’t without incident. Opponents of the ‘loi Travail’ (labour law) cut the power, plunging part of the ‘city’ into darkness and a collective of environmental groups projected the message ‘Stop Pesticides’ onto the facade, surrounded by a skull and crossbones and a gas mask and also organised a “ci-git” (here lies).

The problem of pesticide use in wine growing has been ignored in ‘Wine City’, despite the fact that vineyards in France which occupy only 3.7% of agricultural land use 20% of pesticides. The heavy exposure of workers and local people who are seeing their performance in neuro-behavioural tests diminish is an uncomfortable truth. It’s notable that France is Europe’s largest pesticide user.

Did you know that the Americans have become the biggest wine consumers by volume, overtaking the French? American visitors’ obvious enthusiasm for this new architectural and tourist attraction will certainly strengthen wine tourism in the Bordeaux châteaux vineyards and Bordeaux’ status as the world wine capital. If you’re a fan of plonk, you should go to ‘Wine City’ this summer: it’ll cost you 20 euros to get in.