POURQUOI ‘ORDINATEUR’ ET PAS ‘COMPUTER’?

octobre 29, 2013

Mes recherches sur internet révèlent que, pendant les années 1950 quand IBM France cherchait un nom pour sa nouvelle machine électronique de traitement de l’information, ils voulaient éviter les mots anglais ‘computer’ ou ‘calculateur’ qui, à l’époque, était réservés aux machines plutôt scientifiques. En outre, si on prononce le mot ‘computer’ avec un accent français, il ressemble à un mélange de deux mots insultants. Je vous laisse rassembler les pièces vous-mêmes.

Donc, on a consulté Jacques Perret, titulaire de la chaire de philologie latine à la Sorbonne. Monsieur Perret a pesé plusieurs alternatives (systémateur, combinateur, congesteur, synthétiseur et j’en passe), avant de tomber sur le mot ordinateur, d’origine théologique, qui désignait Dieu comme quelqu’un qui mettait de l’ordre dans le monde. Monsieur Perret préférait la forme féminine : ordinatrice qui séparerait le mot de la théologie, mais puisque le mot n’était pas connu par la plupart des utilisateurs, IBM a choisi la forme masculine.

Ils ont d’abord essayé de protéger le nom comme une marque, mais le mot convenait si rapidement aux utilisateurs qu’ils ont vite décidé de le laisser dans le domaine public.

Le mot ‘informatique’ qui désigne ‘data processing’ ‘I.T.’ ou ‘computer science’ est une combinaison des mots ‘information’ et ‘automatique’. Le néologisme est utilisé pour la première fois en France en 1962.

Musée de l'ordinateur-10

Musée de l’ordinateur-10 (Photo credit: shogunangel)

WHY ‘ORDINATEUR’ AND NOT ‘COMPUTER’ ?

My internet research shows that, during the nineteen fifties when IBM France was looking for a name for its new electronic data processing machine, they wanted to avoid the English words ‘computer’ and ‘calculator’, which at the time were reserved for more scientific machines. Also, if you pronounce the word ‘computer’ with a French accent, it sounds like a mixture of two insults. I’ll leave you to work this one out.

So, they consulted Jacques Perret, Chair of Latin Philology at the Sorbonne. Mr Perret weighed up various alternatives (systemator, combinator, congestor, synthesiser and so on), before alighting on the word ‘ordinateur’ which was of theological origin, being used to describe God as someone who put the world in order. Mr Perret preferred the feminine form ‘ordinatrice’ which would separate it from theology, but since the word was unknown to most users, IBM chose the masculine form.

At first they tried to patent the name, but it appealed to users so quickly that they soon decided to leave it in the public domain.

The word ‘informatique’ which means data processing , IT or computer science is a combination of the words ‘information’ and ‘automatique’. This neologism was first used in France in 1962.


LES FRANÇAIS HEUREUX AU BOULOT

octobre 25, 2013

Selon les résultats d’un sondage de l’Institut Viavoice cette semaine de la part du Nouvel Obs et de RTL, 73% des Français sont heureux dans leur vie professionnelle.

Les travailleurs les plus heureux sont les cadres de la fonction publique, les agriculteurs et les enseignants. Les métiers traditionellement prestigieux, tels que médecin, notaire, ingénieur etc., semblent offrir moins de satisfaction professionnelle, indiquant que le salaire ne fait pas tout.

81% des cadres se disent passionnés par leur mission  et se sentent utiles à la société  et les agriculteurs se sentent à 84% utiles à la société et fiers de nourrir la planète. Malgré toutes les difficultés quotidiennes de l’école, 79% des enseignants ont toujours la passion d’enseigner.

Ces résultats un peu inattendus m’ont poussé a chercher les taux de participation au bénévolat. D’après le Guardian, seulement 18% des britanniques font du bénévolat, tandis que, selon un sondage réalisé pour le gouvernement, chez les Français, 35% des hommes et 28% des femmes travaillent sans rémunération.

J’aurais peut-être dû continuer avec une comparaison du nombre d’arrêts maladie bidon dans les deux pays, mais ça sera pour une autre fois ……

 

the farmer in love - il contadino innamorato

(Photo credit: Uberto)

FRENCH HAPPY AT WORK

According to the results of a survey done by the Viavoice Institute this week on behalf of the Nouvel Obs (a weekly magazine) and RTL (France’s most popular radio station), 73% of French people are happy in their professional lives.

The happiest workers are public sector workers, farmers and teachers. Traditionally prestigious professions, such as doctor, lawyer, engineer etc., seem to offer less job satisfaction, showing that salary isn’t everything.

81% of public sector workers say they are “passionate about their work” and feel “useful to society” and 84% of farmers  feel “useful to society and proud of feeding the planet”. Despite all the daily difficulties in schools, 79% of teachers are still passionate about teaching.

These somewhat unexpected results led me to search out volunteering participation rates. According to the Guardian, 18% of British people volunteer, whereas, according to a government-commissioned survey, 35% of French men and 28% of French women do some unpaid work.

I should perhaps have continued with a comparison of the number of sickies thrown in the two countries, but another time perhaps ……

 

 


LEONARDA – LA COQUELUCHE DES JEUNES GAUCHISTES

octobre 22, 2013

Il est impossible d’éviter le tollé actuel autour de l’ado la plus discutée de l’Europe, Leonarda Dibrani. Les retombées seront peut-être considérables et pourraient entraîner un moment charnière dans la bataille entre la gauche et la droite au sujet de l’immigration.

Si vous n’avez rien suivi de l’affaire, sachez que, il y a quelques jours, une famille (père, mère et six enfants, dont une fille de 15 ans nommée Leonarda) a été expulsée de la France et envoyée au Kosovo. Après des manifestations de la part d’étudiants solidaires de Leonarda, le Président de la République a déclaré que Leonarda aura le droit de retourner en France et de poursuivre ses études, mais sans être accompagnée de sa famille. Le gouvernement se retrouve maintenant dans une impasse, le voilà condamné, quoi qu’ils fassent.

J’allais intituler cet article La Nouvelle Cause Célèbre, mais des recherches sur Internet ont révélé que cause célèbre est une phrase très peu utilisée en français moderne. Le terme est né au 18e siècle quand on a publié un recueil d’affaires juridiques célèbres, mais de nos jours on parle plutôt d’un fait marquant ou d’une chaude contreverse. Je me demande si sa popularité en anglais est dûe au drame de Terence Rattigan ?

D’autres phrases françaises que l’on utilise souvent en anglais, mais qui sont rares en France me reviennent en tête : double entendre, déjà vu, cul-de-sac. Peut-être vous pensez à d’autres ? Envoyez-les moi.

Newstand

Newstand (Photo credit: Sirsnapsalot)

LEONARDA – THE DARLING OF THE YOUNG LEFTIES

It’s impossible to avoid the current outcry around Europe’s most controversial teenager, Leonarda Dibrani. The fallout may well be significant and could be a turning point in the battle between left and right about immigration.

If you haven’t been following the story, you should know that a few days ago a family (father, mother and six children, one of whom is a 15-year old girl called Leonarda) was thrown out of France and sent to Kosovo. After demonstrations by students in support of Leonarda, the President announced that Leonarda will be allowed to return to France and continue her studies, but without her family. The government now finds itself in a cleft stick, at fault whatever they do.

I was going to call this article ‘The New Cause Célèbre’, but Internet research shows that the phrase ‘cause célèbre’ is very rarely used in modern French. The term was first used in the 18th century when a compendium of famous legal cases was published, but nowadays people are more likely to say fait marquant’ or’ chaude contreverse’. I wonder whether it’s popularity in English is due to Terence Rattigan’s play of the same name?

I’m reminded of other French phrases which we often use in English, but which are rarely heard in France: double entendre, déjà vu, cul-de-sac. Maybe you can think of some others? Do send them to me.


NON AU GASPI

octobre 18, 2013

Chaque année, chaque Français jette en moyenne 20 kgs d’aliments. Quel gâchis ! Au mois de juin, le gouvernement français a lancé un plan ‘anti-gaspi’ qui vise à diviser par deux le gaspillage alimentaire d’ici à 2025.

Le marché de Rungis à la périphérie de Paris (qui a remplacé les célèbres Halles du 2e arrondissement de Paris) est le plus grand marché de produits frais en gros d’Europe. En 2008, Le Potager de Marianne s’est installé à Rungis pour récupérer les invendus et les rediriger vers des épiceries solidaires qui les revendent aux clients au prix de 0,70/kg. On évite ainsi la destruction de plusieurs centaines de tonnes de fruits et légumes chaque année.

Une goutte d’eau dans la mer peut-être, mais c’est un système gagnant-gagnant. Ceux qui veulent se débarrasser de leurs produits peuvent réduire le taxe qu’ils auraient dû payer sur ces déchets. Ceux qui ont besoin d’aliments pas chers les trouvent dans les épiceries solidaires et des chômeurs trouvent du travail sur un chantier d’insertion. (Lien vers une courte vidéo au sujet du Potager de Marianne : http://www.youtube.com/watch?v=yLDPgdqasWc )

La journée nationale de la lutte contre le gaspillage alimentaire a eu lieu le 16 octobre. Sur le site du gouvernement http://alimentation.gouv.fr/journee-anti-gaspillage/Les-10-gestes-anti-gaspi, on peut lire les gestes suggérés pour faire partie de ce mouvement, car évidemment une journée par an ne suffit pas.

 

NO TO WASTE

Every year, every French person throws away on average 20 kgs of food. What a waste! In June, the French governement launched an anti-waste plan which aims to halve food wastage between now and 2025.

The Rungis market on the outskirts of Paris (which replaced the famous ‘Halles’ in Paris’ 2nd ‘arrondissement’) is the largest fresh produce wholesale market in Europe. In 2008, ‘Le Potager de Marianne’ (Marianne’s kitchen garden) set up at Rungis to salvage unsold produce and redirect it to social enterprise grocery stores which re-sell it to customers at 0,70euros/kg. This avoids the destruction of several hundred tons of fruit and vegetables every year.

A drop in the ocean maybe, but it’s a win-win system. People who want to get ride of their produce can reduce the tax they would have had to pay on their waste. People who need to buy inexpensive food find it in these special grocery stores and unemployed people get back into work and receive training.

 (Link to a short video about the Potager de Marianne : http://www.youtube.com/watch?v=yLDPgdqasWc )

National Fight Against Food Waste Day took place on 16 October. On the government websitehttp://alimentation.gouv.fr/journee-anti-gaspillage/Les-10-gestes-anti-gaspi, you can see their suggestions for steps you can take to become part of the movement, as obviously one day a year isn’t enough.


LA MARCHE DES BEURS

octobre 15, 2013

Si vous n’avez jamais entendu parler de la Marche des Beurs, vous n’êtes pas seuls : 80% des Français ne s’en souviennent pas.

Suite à une série de crimes racistes et des affrontements entre policiers et jeunes immigrés dans le quartier des Minguettes à Vénissieux (dans la banlieue sud de Lyon), une quarantaine de personnes sont parties de Marseille le 15 octobre 1983 pour une ‘marche pour l’égalité et contre le racisme’. Surnommée la Marche des Beurs, on dit souvent que c’était ‘le mai 68 des immigrés’.

Au début, l’initiative pacifique et revendicative, inspirée de Martin Luther King et de Gandhi, était reçue avec une indifférence polie. Sept semaines plus tard, les marcheurs ont été accueillis à Paris par 100 000 personnes et ont été reçu par le Président de la République de l’époque, François Mitterrand, qui a pris le devant et a accordé aux immigrés la carte de séjour de 10 ans. SOS Racisme est né en 1984, capitalisant sur le mouvement de sympathie né autour de la marche.

Et aujourd’hui ? Pourquoi cette amnésie collective ? J’en sais pas plus que vous. Mais espérons que les nombreuses initiatives de sensibilisation qui sont prévues d’ici le 3 décembre réussiront à graver l’essence de la marche dans la mémoire, non seulement des Français, mais de tous les citoyens du monde.

LA MARCHE DES BEURS

THE MARCH OF THE ARABS

If you’ve never heard of the March of the Arabs (Beur is French Arab backslang for Arab), you’re not alone: 80% of French people don’t remember it.

Following a series of racist crimes and clashes between police and young immigrants in the Minguettes quarter of Vénissieux (in the southern suburbs of Lyon), around forty people left Marseille on 15 October 1983 for a ‘march for equality and against racism’. Nicknamed the March of the Arabs, it’s often said that it was the immigrants’ equivalent of May 1968.

At the start, the peaceful protest march, inspired by Martin Luther King and Gandhi, was met with polite indifference. Seven weeks later, the marchers were welcomed in Paris by 100,000 people and met with the then President, François Mitterrand, who took the initiative and granted immigrants 10-year residence permits. ‘SOS Racism’ was founded in 1984, capitalising on the sympathy provoked by the march.

What about today? Why this collective amnesia? Your guess is as good as mine. But let’s hope that the numerous awareness-raising events which are expected to take place between now and 3 December will succeed in etching the essence of the march in the memory not only of French people but of people all round the world.